L'opération de recrutement a failli être avortée dès le départ. Salim, le directeur commercial d'Al Najat, n'avait pas trouvé de clinique pouvant remplir son engagement à l'échéance. Une histoire à dormir debout. Le choix de la clinique Dar Salam est totalement innocent. C'est ce que tentent mordicus de confirmer aussi bien le directeur de ladite clinique que Shahul Hameed Salim, connu chez nous en tant que M. Salim, le directeur commercial de la société émiratie Al Najat. Les informations recueillies de différentes sources permettent de retracer le développement de l'opération des 22.000 emplois. Tout a commencé le 15 février de cette année. Date à laquelle, M. Salim entama son séjour à Casablanca, précisément à l'hôtel les Almohades à Casablanca. Sa mission était de prospecter le marché marocain de l'emploi. Lorsqu'il quittait son hôtel, pour aller se rassasier au restaurant « Pizza Hut » du boulevard Moulay Youssef, il passait tous les jours devant la clinique Rachidi. Tout pour dire que lorsqu'il a dû opter pour un établissement médical, son choix fut porté naturellement sur cette dernière. La clinique s'engageait à assurer une visite médicale à 400 personnes par jour. Roulement qui ne permettait pas le bouclage de l'opération en temps convenu. L'idéal serait le passage de 600 personnes par jour. Conscient de l'impossibilité de réaliser un tel nombre d'examens quotidiens, la clinique Rachidi se désiste et annonce qu'elle ne peut assurer que 200 passages par jours. Entre temps, l'opération avait démarré. M. Salim reconduit son séjour à Casablanca d'une semaine et s'acharnait à trouver une clinique qui puisse se substituer à la clinique Rachidi. Fait remarquable. C'est le dirigeant de cette clinique qui avait proposé la clinique Dar Essalam, pour le partage du contingent. Le directeur commercial d'Al Najat sent l'affaire lui échapper. Les délais pressent et la clinique n'est pas encore choisie. Au comble de la frustration, il consulte Médicalis, (répertoire médical) et prend des noms d'établissements… au hasard. A cet instant apparaît Sejjad Akbar Mohamed Ali, le pakistanais directeur d'Al Najat. Son partenaire. Salim lui transmet les noms des cliniques, auxquelles à partir des Emirats, il envoie des télécopies de propositions. Jusqu'au moment, où Sejjad prit contact avec le directeur de Dar Essalam, Jamil Bahnini. Salim prend à son tour contact avec Dar Salam sous l'ordre de Sejjad. Au niveau de l'ensemble des correspondances avec la société de recrutement Al Najat, c'est la première visite exigée pour l'obtention du visa d'immigration qui est payante. Elle coûte 900Dh. Pour la visite d'aptitude physique, c'est Al Najat qui paie 98 dollars à Dar Salam, in fine. Petit détail. Pour les candidats aptes, mais qui pour une raison ou une autre ne sont pas sélectionnés, Al Najat s'engage à les rembourser. Soixante-douze heures avant le départ, le candidat passe une seconde visite dont les frais sont payés par Al Najat. Le résultat est donné vingt-quatre heures après. Ce qu'il faut savoir, c'est que la clinique Dar Salam sert d'infrastructure. Elle paie les laboratoires, les radiologies… En soi, elle n'est que le chef d'orchestre de l'opération de visite médicale. Elle n'a donc pas à s'approvisionner en matières de clichés, de seringues, de pansements….Elle sous-traite ses services auprès des différents intervenants sus-cités dont les laboratoires L.A.M.S, Gautier et Santé. Le circuit met en cause d'autres intervenants que l'avenir révèlera tellement qu'on est persuadé qu'aujourd'hui, on est loin du fin mot de cette histoire. • N.F. et I.A.