Alors que le nouveau gouvernement tente d'amortir les effets du scandale d'Al Najat en cherchant des solutions aux victimes, l'affaire rebondit sur un autre volet. Trois cliniques casablancaises réagissent. Quand l'affaire-arnaque montée par la société «Al Najat» et supervisée par l'agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) avait éclaté, l'indice le plus frappant fut celui des visites médicales. Les présumés candidats, dont le nombre frôlait les 80 000, devaient tous effectuer ladite visite dans une seule clinique : «Dar Salam» à Casablanca. A 900 dirhams la visite, il n'est pas difficile de multiplier ce chiffre par 80 000 pour se retrouver devant la manne céleste de 72 millions de dirhams !! C'est le quotidien ALM qui a tiré tôt la sonnette d'alarme sur les présomptions d'une arnaque annoncée. Quelques mois plus tard, lorsque l'arnaque fut formellement établie, avec bruit et fracas, le gouvernement tenterait de remédier à l'affaire dans une perspective d'arrangement à l'amiable. Mais voilà que l'affaire rebondit de nouveau à travers un article paru dans le quotidien «l'Opinion», dans son édition du 29 décembre 2002. Selon l'article en question qui reprend des déclarations du ministre de l'emploi devant le Parlement, quatre cliniques avaient été consultées, et seule « Dar Salam » avait accepté l'offre tandis que les autres la refusèrent. Il s'agit respectivement des cliniques «Andalouss», «Val d'Anfa» et Al Hakim». Or, ces mêmes cliniques viennent de réagir par écrit, manifestant leur grand étonnement devant le contenu de l'article précité. Aucun de ces établissements hospitaliers n'a été consulté ni de près ni de loin. Plus encore, il s'avère que la clinique «Al Hakim» avait même pris l'initiative de téléphoner à l'ambassade du Maroc aux Emirats Arabes Unis pour se renseigner sur les raisons qui ont fait que «Dar Salam» soit la seule clinique à être consultée. Surpris, l'ambassadeur en personne leur avait affirmé qu'il n'était pas au courant de l'opération. Voici le texte intégral envoyé par les trois cliniques concernées. «Nous, les cliniques, Andalouss, Val d'Anfa, Al Hakim, faisons suite à l'article paru dans l'Opinion du 29 décembre 2002, numéro 13 742, sous le titre «Chambre des représentants , affaire Al Najat : les efforts du gouvernement dirigés vers la recherche de solutions aux victimes», et manifestons notre étonnement, quant à son contenu. En effet, dans l'article sus-cité, le rédacteur dit que le ministre de l'Emploi dans une séance devant le Parlement, avait dit que, dans l'affaire Al Najat, quatre cliniques ont été consultées selon un cahier des charges, lesquelles cliniques avaient refusé l'offre, et que seule la clinique Dar Salam avait accepté. Nous tenons à préciser qu'aucune des cliniques soussignées et citées dans l'article n'a été consultée, ni de près, ni de loin. Ceci étant et à titre d'information, la clinique Al Hakim précise que la direction a pris l'initiative de téléphoner à Monsieur l'ambassadeur du Maroc aux Emirats arabes Unis, en personne, pour lui demander des explications sur le fait qu'aucune autre clinique que Dar Salam n'a été consultée. L'ambassadeur a affirmé ce jour qu'il n'était pas au courant de l'opération et il a marqué sa surprise et son étonnement. Il avait promis de se renseigner et de nous donner la réponse la même journée. L'Ambassadeur du Maroc non seulement n'a pas tenu sa promesse, mais nous avons appris qu'il était trois jours plus tard au Maroc, et mieux encore, il a été cité dans la conférence de presse tenue par les responsables de la clinique Dar Salam, de la société Al Najat et du directeur de l'Anapec. (Voir journal ASSABAH n° 655 du 18/19 mai 2002) où il est affirmé que l'Ambassadeur s'est renseigné sur la société AL Najat, et que c'était une société solvable, etc, il ressort de cette conférence que l'ambassadeur du Maroc connaissait très bien l'opération, contrairement à ce qu'il avait affirmé au téléphone». Si l'information est sacrée (…), dans certaines circonstances, les choix d'un commentaire s'avèrent très réduits.