Quadragénaire, il se tient, jeudi 16 janvier, au box des accusés de cette salle d'audience de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Settat. Avec sa barbe de quelques jours, il garde le silence au début de son interrogatoire. Mais, le président de la Cour lui explique qu'il n'est pas dans son intérêt de se taire. Poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens contre sa maîtresse, débauche et ivresse, il avoue enfin son crime devant les trois juges de la Cour. Seulement le président lui demande plus de détails. Mais notre quadragénaire, célibataire, ne veut pas cracher tout le morceau. Comme s'il essayait de convaincre la Cour qu'il n'avait pas l'intention de commettre ce crime de meurtre et bénéficier des circonstances atténuantes. «Je voulais juste la blesser, M. le président», confie-t-il à la Cour. En effet, selon le dossier de l'affaire, notre quadragénaire qui avait, ce samedi 14 septembre 2013, trop levé le coude, s'est disputé avec un client dans un café situé à Berrechid. Les éléments de la police de la ville l'ont arrêté et l'ont conduit au commissariat dans l'intention de le soumettre aux interrogatoires à propos de la dispute. Mais une tache de sang qui maculait son pantalon a mis la puce à l'oreille de l'un des policiers qui lui a demandé sa provenance. Perturbé, notre quadragénaire lui a répondu qu'il a été agressé alors qu'il était en compagnie de sa maîtresse. Il a précisé que cette dernière avait été poignardée sauvagement par l'un des agresseurs qui avait l'intention de la violer. En l'accompagnant, les limiers ont découvert le cadavre de la jeune fille, criblé de coups de couteau au niveau du dos et du cou. Les limiers qui n'ont évidemment pas cru à cette histoire montée de toutes pièces, l'ont accablé de questions. Il a fini par s'effondrer et avouer qu'il est le meurtrier. Pour quel mobile ? Le mis en cause a précisé dans ses déclarations devant les enquêteurs de la PJ que lui, sa maîtresse et une autre jeune fille sont allés à Azemmour pour louer une chambre dans une maison. Là, ils ont passé 5 jours à picoler, se droguer et à coucher. Mais sa maîtresse et son amie lui ont subtilisé, lors de la cinquième nuit, une somme de 3.800 DH. Il a décidé alors de se venger. Il a fixé avec elle un rendez-vous quand ils sont retournés à Berrechid. Dans un terrain vague, ils ont commencé à se soûler et se droguer et même coucher à la belle étoile. c'est à ce moment-là qu'il l'a poignardée au niveau du dos et du cou. Verdict : 30 ans de réclusion criminelle.