L'ex-députée jordanienne Toujane Fayçal a été condamnée jeudi à 18 mois de prison par la cour de sûreté de l'Etat pour «propagation d'informations à l'étranger portant atteinte à la réputation de l'Etat». La première femme à avoir siégé au Parlement jordanien (1993-1997) a été reconnue coupable des quatre chefs d'accusations retenus à son encontre, et a reçu la peine la plus dure, celle qui concerne la propagation, à l'étranger, d'informations portant atteinte à la réputation de l'Etat. Toujane Fayçal a en outre été condamnée à une amende de 20 dinars (29 dollars). Elle était également accusée d'avoir «propagé en Jordanie» des informations qui «portent atteinte à la réputation de l'Etat et à ses responsables», de «diffamation de l'autorité judiciaire» et d'avoir «offensé le sentiment religieux». Mardi, elle s'était déchaînée contre le Premier ministre Ali Abou Ragheb dans sa plaidoirie devant la cour. Arrêtée le 16 mars, puis libérée le 29 mars sous caution, Mme Fayçal avait été emprisonnée à nouveau deux jours plus tard. Le procureur de la Cour, le colonel Mohammed Hijazi, avait affirmé que Mme Fayçal avait «utilisé des médias, connus pour leur hostilité à l'égard de la Jordanie, pour lancer de fausses accusations qui déforment l'image de son pays, tout en prétendant qu'il s'agit de critiques qui servent l'intérêt public». Lors de sa plaidoirie, Mme Fayçal avait affirmé : «je suis innocente des accusations portées à mon encontre par cette Cour et j'ai consacré toute ma vie au service du peuple jordanien». L'ancienne députée avait adressé le 6 mars, via le site internet «Arab Times», une lettre au roi Abdallah II dans laquelle elle accusait M. Abou Ragheb d'avoir « profité » personnellement du doublement des tarifs des assurances, étant copropriétaire d'une compagnie dans ce secteur.