Le sextuple champion d'Afrique de judo, Adil Belgaid, a gagné son duel à huis clos face au jeune Safouane Attaf, vendredi dernier, à Casablanca. Mais ses chances pour décrocher son billet de qualification pour les Jeux Olympiques d'Athènes demeurent faibles. Et pour cause, le sociétaire d'AJ 54 n'a pas le capital-points nécessaire. Les faits lui ont donné raison. Le sextuple champion d'Afrique de judo, Adil Belgaïd, a réussi à relever son défi. Celui de battre sur le tapis son rival : Safoune Attaf. Le duel s'est soldé par un match nul. La dernière décision est revenue aux trois arbitres, dont deux ont tranché pour une victoire finale à Belgaïd. Convoqué par le directeur technique national, Arabi El Jamali, à quelques jours du début des championnats d'Afrique de judo, qui démarrent aujourd'hui en Tunisie, le sociétaire du club français d'AJ 54 devait disputer, vendredi dernier, un test de présélection à huis clos à Casablanca. Rencontre qualifiée par Belgaïd de «piège». Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion à destination de la Tunisie, le président de la Fédération royale marocaine de judo, Touhami Chniouer, n'y va pas par trente-six chemins. « Au-delà de ce qui a été dit, cette rencontre n'était, en fait, qu'un simple test pour les deux parties avant les championnats d'Afrique de Tunisie ». Et les arguments ne manquent pas. Il avance les mêmes explications que le DTN, à savoir donner les mêmes chances aux deux judokas pour montrer leur talent. Toujours selon ce dernier, ladite décision a été prise par le directeur technique dans le but de dégager le meilleur. À rappeler que lors du tournoi international de Casablanca, Belgaïd s'est distingué en enlevant une place sur le podium, alors qu'Attaf, lui, blessé, n'a pas pu aller plus loin dans cette compétition. Les deux judokas, qui constituent l'ossature de l'équipe nationale qui prendra part aux championnats d'Afrique en Tunisie, sont les deux grands favoris pour glaner un titre africain. Vu son expérience, six fois champion d'Afrique, Belgaïd reste, selon les observateurs, y compris le président de la FRMJ, l'homme fort du judo national en ce moment. D'ailleurs, à travers sa participation, Belgaïd vise un autre sacre, le septième de sa carrière. Seulement voilà, pour arracher son billet pour les jeux d'Athènes, le sociétaire d'AJ 54 a de faibles chances. Selon le président de la FRMJ, Belgaid ne compte que 30 points à son actif, alors qu'Attaf, lui, a réussi à accumuler plus de 137. Le minimum pour espérer arracher le ticket pour Athènes est de 300 points. «Même si Belgaid remporte le titre de champion d'Afrique, il a moins de chances de se qualifier pour les JO. Il faudrait un miracle. Par exemple que l'un des sérieux prétendants à la qualification se blesse ou lui arrive quelque chose qui l'empêcherait de participer aux JO. Par contre, Attaf, lui, a plus de chances. J'espère que les deux parties vont s'entendre pour que le plus favori et le plus fort laisse sa place à l'autre», a confié Chniouer. Si Belgaïd n'a pas le capital-points nécessaire pour espérer une place qualificative aux jeux olympiques d'Athènes c'est parce qu'il a laissé filer des points lors de la dernière édition des championnats d'Afrique au Caire. Belgaïd pointe du doigt le DTN qui l'avait aligné dans une catégorie qui n'était pas la sienne. Et là, c'est une autre affaire.