Deux judokas représenteront le Maroc aux J.O. d'Athènes : Adil Belgaïd (-81 kg) et Younès Ahmadi (- 60 kg). Un effectif limité qui témoigne des problèmes dont souffre cette discipline, en manque de moyens et qui perd de plus en plus de champions. Le judo marocain sera représenté aux Jeux Olympiques d'Athènes par Adil Belgaid et Ahmadi Younès. Le premier, qui en est à sa troisième participation, a été repêché à la dernière heure après que la Fédération tunisienne de judo a décidé de ne pas envoyer l'un de ses judokas, pourtant, sacré champion d'Afrique dans sa catégorie. Une qualification que le sociétaire du club français d'AJ 54 avait qualifiée de « cadeau du ciel ». Avant d'être retenu pour les Jeux Olympiques d'Athènes, Belgaid avait défrayé la chronique pendant plusieurs semaines, suite au différend qui l'opposait au directeur technique national, Larbi Jamali. Le sextuple champion d'Afrique avait accusé ce dernier d'avoir voulu lui barrer la route pour Athènes en organisant un face-à-face à huit clos à Casablanca face à son rival Attaf Safouane, accusé d'être le protégé de Jamali. Test de présélection réussi par Belgaid. Sauf que ce dernier, ne disposant pas d'assez de points (30 seulement contre 137 pour Attaf), mais seul finaliste marocain lors des derniers championnats d'Afrique de judo qui ont eu lieu en Tunisie, devait attendre la liste des judokas tunisiens devant effectuer le voyage à Athènes. Après la décision de la Fédération tunisienne, le choix s'est porté, finalement, sur Belgaid aux côtés de Ahmadi Younès, 28 ans, qualifié lui aussi, mais grâce à son capital point qu'il a cumulé depuis le début des qualifications lors des championnats d'Afrique en 2000. Chez les dames, aucune judokate marocaine n'a réussi à décrocher une place pour les olympiades d'Athènes. La participation marocaine sera, donc, limitée aux deux judokas : Belgaid et Ahmadi. Peu par rapport au nombre de participations marocaines, dont la première remonte aux JO de Munich en 1972. Ouverte jusqu'à 1996, la participation des judokas a été soumise à un nouveau règlement, à savoir passer par les qualifications. Depuis, le nombre des judokas marocains dans les JO n'a cessé de chuter. Lors des Olympiades d'Atlanta en 1996, le Maroc a été représenté par Adil Belgaid, Abdelouahed Idrissi et Hassan Ait Sebbah. Tous ont quitté la compétition dès le premier tour. En 2000 à Sydney, deux judokas seulement ont réussi à empocher leurs tickets pour les Jeux Olympiques australiens : Idrissi et Belgaid. Là encore, le Maroc est sorti bredouille. Selon le directeur technique national, si le judo a été et l'est encore l'un des parents pauvres des sports au Maroc, c'est parce que cette discipline souffre de beaucoup de problèmes. Premier handicap : le nombre de participations des judokas marocains aux différentes compétitions africaines et internationales se compte sur le bout des doigts. Auquel, il faut ajouter le manque de moyens financiers. Selon Jamali, le judo a du mal à conquérir le cœur des sponsors. « Ce n'est pas comme le football ou l'athlétisme », a déclaré celui-ci. Le seul soutien est celui de l'Etat. Mais il reste insuffisant. Sur les 1,2 millions de DH réclamés par la Fédération royale marocaine de judo pour préparer les Jeux Olympiques d'Athènes, cette dernière n'a reçu que la moitié, soit 600 000 de DH. « C'est peu par rapport à nos ambitions », a confié le DTN national. Lors du dernier Tournoi international de judo de Casablanca, tournoi qui rentrait dans le cadre des phases qualificatives pour Athènes, la FRMJ a frappé à toutes les portes pour convaincre les sponsors de la soutenir. Peine perdue. Et comme le sport est devenu une affaire de sous, l'on assiste ces derniers temps, comme dans les autres disciplines, notamment l'athlétisme, à la fuite des judokas. C'est le cas de Knefli. Après avoir bénéficié d'une bourse olympique pour suivre des études à l'INSEP de Paris, ce dernier a fini par abandonner son projet pour s'installer définitivement en France. Outre Belgaid et Ahmadi, le Maroc sera représenté à Athènes par Larbi Jamali, en tant que directeur technique national, mais aussi en tant que directeur sportif de la Confédération Africaine de Judo, et Cheniouel Touhami, en tant qu'arbitre.