A l'occasion de la 8ème Conférence sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique, du 26 au 30 avril à Marrakech, My Abdallah ALAOUI, président de la Fédération de l'énergie, revient sur les changements dans le secteur de l'énergie ainsi que sur les enjeux futurs. Le Maroc est en passe de provoquer ou de subir plusieurs changements dans son secteur de l'énergie. Certains chantiers sont lancés en ce qui concerne la libéralisation du secteur pétrolier, du secteur électrique et la promotion d'un code minier plus attractif. Des opportunités d'investissement se présentent dans le domaine des infrastructures gazières, de l'exportation d'électricité, de la nécessaire mise à niveau de la raffinerie ou des outils de production appropriés, pour satisfaire la demande du marché. Par ailleurs, en raison des aspirations à de meilleures conditions de vie apportées par l'énergie d'une part, la dépendance du pétrole et du gaz venant des zones instables (Moyen-Orient, Caucase, Asie centrale, Golfe de Guinée) d'autre part sera fortement accentuée. Dans cet environnement, le Maroc est bien placé aujourd'hui pour attirer l'intérêt de nouveaux investisseurs pour la mise en valeur de ressources pétrolières dans l'offshore profond où des découvertes suffisantes interviendraient là où les indices géologiques favorables ont été recueillis. Il apporterait, ainsi, à côté d'autres territoires, sa contribution à satisfaire la demande mondiale d'énergie qui va doubler dans les vingt prochaines années, en levant le spectre de la menace de la rarefication du pétrole et du gaz et du ralentissement de la croissance économique. Des efforts importants ont été déployés dans ce sens, grâce à un nouveau code des hydrocarbures . L'information détenue et développée par les autorités de tutelle est déjà abondante. Toutefois, il est important et urgent de doter le ministère de l'Energie et des Mines de moyens humains et de ressources financières pour lui permettre d'accomplir sa mission et de mettre en cohérence et en perspective les données physiques avec les données économiques. Les voies du progrès, de développement et de cohésion sociale passent par la réhabilitation de la filière de l'énergie, longtemps marginalisée et à laquelle d'autres choix politiques lui ont été préférés. Permettre l'accès à l'énergie des plus démunis demeure une des conditions indispensables au développement du Maroc. Par l'attractivité de nouveaux investissements dans ce secteur-clé de l'économie marocaine susceptibles de générer de nouveaux emplois dans l'industrie, les services et les nouvelles technologies, le Maroc accèdera rapidement au cercle des pays à fort potentiel de séduction. Le partenariat de la Fédération de l'énergie avec l'autorité de tutelle, commence à porter ses fruits par la conjugaison des efforts de l'un et de l'autre à la construction de l'image du pays et à la promotion de services aux investisseurs potentiels. Mobilisons-nous donc pour un Maroc en mouvement et apportons écoute et aide à ceux qui travaillent pour relever le défi de la croissance et décider des bons choix énergétiques. La vision énergétique développée par l'actuel ministre de l'Energie a besoin d'être partagée et appuyée par l'ensemble des intervenants du secteur, un acquis qui doit être consolidé dans le cadre de la politique gouvernementale. • Par My Abdallah Alaoui Président de la Fédération de l'énergie