Venez jeter un coup d'œil chez nous : c'est la guerre.On se traite de lâches, de moutons, de vendus au makhzen, de serviles. Zineb, c'est déjà du passé. La liberté d'expression, le Roi c'est trop notre truc. Et avec ces journalistes qui ont fait comme nous et risquent Tazmamert, parce que chez nous, le bagne n'a pas pris une ride , c'est trop le pied. On est comme les Jets et les sharks in West Side Story. Notre conflit n'a rien à voir avec Shakespeare ou Sheikh Zobeir. Il y en a qui disent que c'est bien fait pour… le visage des journalistes qui sont de fieffés menteurs et y en a d'autres, nous, les plus en manque de bastonnade virtuelle qui les traitons de tous les noms d'oiseaux.Ils se prennent pour qui ?! Ils oublient que dans not'quartier il est formellement interdit de dire du bien de votre monde. Nous avons une cause à défendre quand même. La liberté d'expression c'est notre domaine réservé. Alors quand vos journalistes sont dans le pétrin à cause de l'aide précieuse qu'ils nous apportent, nous sommes dans l'obligation de les aider. Les soutenir. Après, on les flingue. Nuls. Pas pros. Pas courageux. Pas des Woodward et Bernstein. On reprend une activité normale quoi ! Mais là, en ces temps troubles, où votre monde est rouge de lignes, nous sommes verts de rage. Pas beaucoup de vocabulaire, pas de problème avec ça: nos pieds viennent à la rescousse de nos mains quand ça devient caniculaire. Mais vos lignes rouges, nous on les piètine en bandes organisées. Des malfaiteurs nous ? Que nenni. Nous sommes comme les anars et les communistes de 36. Ensemble contre le fachisme franquiste, ensuite on a massacré les anars quand nos ancêtres les rouges ont voté Staline.Et Franco a gagné! Merci Wikipedia de réfléchir à notre place. On est organisés dans la désorganisation. Les go between (vous avez quelque chose contre les polyglottes que nous sommes ?) qui ne veulent pas choisir leur camp contre votre establishment (encore un mot BCBG, ça vous en bouche un coin non ?), ne sont pas les bienvenus chez nous. Ce sont des étrangers. Racistes nous ? Non. Selectifs ? Oui, ça vous le savez déjà. Ces potes sur d'autres affaires qui ne concernent pas votre bled, n'ont pas encore guéri de votre monde. Ils défendent le pouvoirs comme s'il s'agissait de leur oummi biologique !!! Des nostagiques. Ils aiment des trucs de chez vous. Ils ne défendent pas assez nos complices de chez vous. Ils apprendront. Notre bizutage est le plus dur qui soit. Le passé, les attaches, les liens de loyauté (re-beurk), tout ça doit disparaître pour faire partie des nôtres. Les grands de notre monde sont de très bons thérapeutes. Ils vous font passer des tests de «contre». Et ne faites pas semblant vous savez de quels «contres» il est question. C'est facile, il suffit d'oublier la civilisation. D'accepter que la voix de nos maîtres à penser, les champions du contre qu'Allah les préserve, nous guident. Une secte nous ? Non, vous n'y êtes pas. Nous voulons parler de tout. Sans tabou. Nos maîtres nous disent que le voile, la burka, le talibanisme, la guerre contre le sionisme et aussi si on veut les Juifs, tous les Juifs, mais ça c'est pour nous récompenser : c'est bien. Les autres trucs gneugneu : les Etats et le plubopadumonde en particulier, les dictateurs de droite (d'accord on ne comprend pas toujours mais c'est comme ça et puis c'est tout), les intellos islamophobes ( les journalistes vendus qui ne vous cherchent pas noise…C'est pas bien. Ils nous donnent des cours comme dans le «Pari» des Inconnus. Bien. Pas bien. Noir. Blanc. Les cancres du quartier, ceux qui disent oui avec la tête et qui ont le cœur (pouah) encore chez vous, on a pour consigne de les jeter à la mer. Anonyme