Bien avant de se spécialiser dans la construction automobile Toyota s'était fait connaître, au début du siècle dernier, dans le domaine du textile. Plus précisément, son fondateur Sakichi Toyoda, avait inventé (avec l'aide de son fils Kiichiro) le premier métier à tisser automatique du Japon. C'était en 1924, soit deux ans avant d'exploiter cette formidable invention et créer les usines de textile «Toyoda Automatic Loom Works». Toujours durant les années 20, Kiichiro fait la découverte de l'industrie automobile à travers ses voyages en Europe et et aux Etats-Unis. Fasciné, ce mordu de mécanique se lance dans cette industrie florissante à l'échelon mondiale. Et c'est ainsi que sera fondée, en 1937, la «Toyota Motor Corporation», dont on ignore encore pourquoi elle s'appelle Toyota et non Toyoda. La même année, Toyota présente son premier modèle, en l'occurrence, la AA. Une grosse berline, fortement inspirée des Chrysler de l'époque et reprenant la base mécanique d'une Chevrolet. Porté à la production, ce prototype prend le nom de A1 et ne tarde pas à se vendre, plébiscité par toute une classe sociale (entrepreneurs, hauts fonctionnaires, militaires…). Puis vint la Seconde Guerre Mondiale, au lendemain de laquelle Toyota peine à reprendre son activité. Il faudra attendre 1947 et le redressement économique du Japon de l'après-guerre, pour voir Toyota renaître de ses cendres. Le «Toyota Production System» (TPS), système de production Toyota établi et légué par Kiichiro, sera à la base de toute la réussite de l'entreprise qui deviendra le principal constructeur du Japon avec plus de 40 % de parts de marché. Les modèles de Toyota se modernisent, prennent de l'ampleur et de la réputation, à l'image de la Crown (1957) et de la première Corolla (1966). Deux voitures avec lesquelles le constructeur va aborder de grands marchés étrangers comme celui des Etats-Unis. Et dans l'Amérique de John Kennedy, où les bolides les plus en vogue à l'époque s'appellent Ford Mustang et Dodge Charger, Toyota Motor Corporation parvient à se faire une place et même une sacrée réputation. Celle d'un constructeur de voitures sérieuses et abordable. Ses ventes y prospèrent et sa croissance globale est alors spectaculaire. Si bien qu'en 1971, la firme se hisse au troisième rang mondial des constructeurs automobile. Avec une capacité de production annuelle qui dépassait à l'époque le million de véhicules, Toyota mise encore plus sur l'exportation et l'Europe est aussi un marché qu'il ne néglige pas. Cela, d'autant plus que des modèles phares comme la Carina et le coupé Celica plaisent à la clientèle. Idem pour la Starlet, citadine lancée en 1973 et très économique en carburant pour faire face, en quelque sorte, au choc pétrolier de la même année. La décennie suivante, la gamme Toyota s'étoffe de façon conséquente et a pour locomotive des ventes une certaine Corolla, dont les générations se suivent et ne se ressemblent pas. Plus proches de nous dans le temps, les années 90 sont celles où Toyota innove et produit des automobiles bien au-delà du conventionnel. C'est le cas de Lexus, un label de luxe crée en 1989 et de la première génération de la Prius, voiture hybride destinée au grand public et lancée en 1997. Entre-temps, Toyota s'est considérablement implanté dans le monde et en particulier sur le Vieux Continent où il dispose de quelques usines (à Burnaston en Angleterre et à Valenciennes en France) ainsi qu'un réseau de plus de 25 distributeurs et 3.500 points de vente. Aujourd'hui, Toyota est le premier constructeur automobile japonais et mondial. Il est présent en Formule 1, connu pour ses 4×4 et régulièrement bien noté dans les enquêtes de fiabilité et de satisfaction de clientèle.