Pour ne pas subir un vote-sanction en raison de la mauvaise gestion de la ville d'Agadir par ses élus sortants, l'USFP a dû taper dans la fourmilière. Comme tête de liste, le parti de Abderrahamne Youssoufi a misé sur un élément qui n'a jamais fait de politique. L'entrepreneur Tarek Kabbaj. Celui-ci est-il un bon cheval ? Si la campagne à Agadir brille par sa tiédeur comme partout ailleurs au demeurant, les pronostics locaux donnent une lutte serrée entre deux têtes de listes. Il s'agit du député MP Brahim Zerkdi, président sortant de la commune rurale de Drarga, homme d'affaires connu qui jouit d'une grande popularité auprès de la population locale et à l'USFP Tarek Kabbaj, entrepreneur de son état, novice en politique mais crédité d'une bonne réputation de gestionnaire. Qui de l'un et de l'autre aura le dernier mot ? Difficile de se prononcer pour le moment pour une ville qui a toujours voté à gauche. L'USFP saura-t-elle garder dans son giron ce bastion historique de première importance ? Pour ne pas justement subir un vote-sanction dans la capitale du Souss en raison du comportement de son élite locale (en fait en grande partie des instituteurs qui ont jeté leur dévolu sur l'action locale) présentée par l'opinion gadirie comme un symbole de l'impéritie communale, le bureau politique de l'USFP a dû taper dans la fourmilière pour adouber de nouvelles figures et se démarquer de la gestion de Mohamed Bouzidi (président sortant du conseil municipal) et de ses amis. Cette action assainissante ne s'est pas faite de manière naturelle. Bien au contraire. Les couteaux furent tirés et quand ils le sont, il est difficile de les remettre au fourreau. La bagarre s'est dénouée au profit du M. Kabbaj, fils de l'un des militants de la première du parti dans la région. C'est lui qui a été imposé comme tête de l'USFP grâce à sa réputation d'homme d'affaires (agriculteur) moderne et accompli dont il est crédité auprès de certains barons de l'USFP. La colère qui a accompagné cette décision a été déversée sur celui qui a été chargé de mettre de l'ordre dans la cuisine locale. Larbi Ajjoul, homme d'honneur et de principes, qui jouit d'une grande estime auprès des usfpéistes, a été tabassé par la bande à la solde de Bouzidi et Laârouji, les deux hommes qui étaient en compétition avec l'heureux élu. L'agressé s'en est tiré avec quelques hématomes. Un acte dénoncé par le Premier secrétaire Abderrahmane Youssoufi qui a dit sa consternation. En dehors des listes favorisées par l'opinion locale, celles du MP et de l'USFP, il existe d'autres listes qui espèrent drainer des votes : la liste RNI menée par Houcine Bijdiguen, conseiller à la deuxième Chambre (collège de la pêche maritime). L'intéressé a mis fin aux ambitions de la ministre Tay Tay de jouer les premiers rôles. Autre liste en compétition, celle du SAP Saïd Addour, qui, pour l'élection du 12 septembre, a abandonné les couleurs de son parti l'UC. Les électeurs d'Agadir, où le principe de l'unité de la ville ne sera pas appliqué, sauront faire le bon choix. Et si les électeurs étaient tentés de faire jouer l'alternance ? Une chose est sûre : la première cité balnéaire du Royaume, forte d'un potentiel énorme et diversifié, mérite mieux que son sort actuel.