Ainsi, entre une campagne agricole record, une atténuation conséquente du déficit commercial et une diminution du déficit budgétaire, la croissance économique a été au rendez-vous. C'est ce qui se dégage de la Revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière publiée par Bank Al-Maghrib au titre de janvier 2016. Une Revue qui reprend les évolutions des principaux indicateurs économiques. Le déficit commercial se résorbe D'après Bank Al-Maghrib, les données des comptes extérieurs à fin décembre 2015 font apparaître une atténuation de 18,7% du déficit commercial, résultat principalement d'un recul de 28% de la facture énergétique, et dans une moindre mesure, de l'accroissement des exportations du secteur de l'automobile et de celles des phosphates et dérivés qui ont enregistré des hausses respectives de 20,9% et de 16,3%. S'agissant des autres rubriques du compte courant, les transferts des MRE ont progressé de 3%, à 61,7 milliards de dirhams, et les recettes de voyages ont reculé de 1,4%, à 58,5 milliards de dirhams. Dans ces conditions, le déficit du compte courant devrait s'alléger à près de 2% du PIB en 2015 après 5,6% en 2014. Pour ce qui est des opérations financières, la banque centrale rapporte que le flux net d'investissements directs étrangers s'est accru de 4%, à 31,1 milliards de dirhams. Au total, les réserves internationales nettes à fin décembre se sont renforcées de 23,5%, en glissement annuel, à 224,6 milliards de dirhams. 2015 a été bonne mais 2016… Si la campagne agricole 2014/2015 a été exceptionnelle, Bank Al-Maghrib relève que la campagne 2015/2016 se déroule dans des conditions climatiques défavorables. Le cumul pluviométrique s'est établi à 56 mm à fin décembre, en repli de 75% par rapport à l'année précédente et de 69% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. S'agissant du secteur manufacturier, l'indice de la production a accusé, en glissement annuel, une baisse de 1,5% au troisième trimestre 2015 après une hausse de 0,8% une année auparavant. En novembre, les résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans l'industrie indiquent une stagnation, d'un mois à l'autre, de l'activité industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production est resté également inchangé à 70%. Au niveau du secteur du bâtiment et travaux publics, les ventes de ciment ont progressé de 1,4% à fin décembre contre une baisse de 5,4% un an auparavant. Pour ce qui est des autres activités secondaires, les données disponibles à fin novembre indiquent une progression, en glissement annuel, de la production d'électricité de 6,7%, alors que la production marchande de phosphates s'est repliée de 5,4%. En ce qui concerne le secteur du tourisme, les arrivées de touristes ont affiché une baisse de 0,9% à fin novembre, contre une augmentation de 2,9% une année auparavant, et les nuitées recensées dans les établissements touristiques classés se sont repliées de 6,6% au lieu d'une hausse de 3,8%. Ces évolutions se sont reflétées au niveau des recettes de voyages qui ont diminué de 0,9% après un accroissement de 3,3% un an auparavant. Finances publiques : Les résultats dépassent les prévisions L'exécution budgétaire à fin novembre 2015 s'est soldée par un déficit budgétaire, hors privatisation, de 37,8 milliards contre 50,3 milliards à fin novembre 2014 et 42 milliards dans la loi de finances 2015. Cette amélioration résulte d'une baisse plus marquée des dépenses que des ressources. Les dépenses ordinaires se sont ainsi contractées de 6,7%, à 200,9 milliards, en raison principalement de la réduction de la charge de compensation. Pour leur part, les recettes ont diminué de 2,5%, à 203,1 milliards, traduisant une diminution de 31,4%, à 19,8 milliards de celles non fiscales, imputable principalement à la baisse des dons provenant des pays du CCG qui ont atteint près de 2 milliards contre 10,7 milliards une année auparavant. En revanche, les recettes fiscales ont progressé de 2,3%, à 180,8 milliards. Dans ces conditions, le solde ordinaire ressort positif à 2,2 milliards, au lieu d'un solde négatif de 6,9 milliards un an auparavant. Pour sa part l'investissement a augmenté de 1,8%, à 47,1 milliards, ramenant ainsi les dépenses globales à 248 milliards, en diminution de 5,2%. Tenant compte de la réduction du stock d'arriérés de paiement de 7 milliards, le déficit de caisse s'est établi à 44,8 milliards, en allégement de 9,9 milliards. Ce déficit ainsi que le flux net extérieur négatif de 1,3 milliard ont été couverts par le recours au marché intérieur pour un montant de 46,1 milliards, en hausse de 1,2 milliard d'une année à l'autre. En conclusion… Dans ces conditions, Bank Al-Maghrib relève qu'au niveau des comptes nationaux, la croissance s'est établie à 4,6% au troisième trimestre 2015 contre 2,2% un an auparavant. Cette amélioration traduit une hausse de 15,9% de la valeur ajoutée agricole contre une baisse de 3,5% au troisième trimestre 2014, et une accélération de 3% à 3,2% de la progression du PIB non agricole.