Les comptes extérieurs du Maroc poursuivent leur amélioration. C'est ce qui ressort, en tout cas, des résultats préliminaires des échanges extérieurs de l'Office des Changes. Le déficit commercial s'allège, en effet, de 34,4 milliards de dirhams au terme des onze premiers mois de l'année 2015. L'Office des Change impute cette performance à la progression des exportations (+7,1%) et à la baisse des importations (-6%). Le raffermissement des exportations, chiffrées à 195,3Mds DH contre 182,4Mds DH à fin novembre 2014, est du essentiellement de la performance des ventes de phosphates et dérivés (+7Mds DH) et des expéditions du secteur automobile (+6,9Mds DH), conjuguée à la poursuite du bon comportement des exportations du secteur de l'«agriculture et agroalimentaire» (+4,2Mds DH). La consolidation des exportations provient également de l'augmentation des exportations des secteurs de l'aéronautique et de l'industrie pharmaceutique. Quant aux importations, leur régression (335,3Mds DH contre 356,8Mds DH à fin novembre 2014. s'explique par le recul de la facture énergétiques de 25,3Mds DH, et dans une moindre mesure, par le repli des achats de produits alimentaires et de produits finis de consommation, soit respectivement -5,9Mds DH et -0,7Md DH. En revanche, poursuit l'Office des Changes, des augmentations ont été relevées au niveau des acquisitions de biens d'équipement (+6,1Mds DH), de demi-produits (+3,4Mds DH) et de produits bruts (+1Md DH). Hors des approvisionnements en produits énergétiques, les importations augmentent de 1,4% ou +3,8Mds DH. Ainsi, le déficit commercial recule à 140Mds DH au lieu de 174,4Mds DH un an auparavant et le taux de couverture gagne 7,1 points: 58,2% contre 51,1%. Sur ce registre, Bank Al-Maghrib prévoit, dans son dernier rapport sur la politique monétaire, à ce que le déficit du compte courant se chiffre 2,2% du PIB en 2015 et s'atténue davantage en 2016 pour s'établir autour de 1%. Et ce, sur la base d'un prix moyen du pétrole de 52,5 dollars en 2015 et de 51,4 dollars en 2016 et d'entrées en dons du CCG de 4 milliards de dirhams en 2015 et de 13 milliards en 2016. S'agissant des flux financiers, toujours selon l'Office des Changes, les recettes MRE enregistrent une progression de 3,6% ou +2Mds DH et les recettes touristiques demeurent quasiment stables à 54,7Mds DH (55,2Mds DH un an auparavant). Tenant compte que les recettes Voyages demeurent quasiment stables (54,7Mds DH contre 55,2Mds DH à fin novembre 2014) et les dépenses Voyages augmentent de 15,1% ou +1,6Md DH (12,5Mds DH contre 10,9Mds DH), la balance Voyages fait ressortir un excédent de 42,2Mds DH contre 44,3Mds DH un an auparavant, en retrait de 4,9%. Enfin, le flux des investissements directs étrangers (IDE) enregistre une hausse de 4,1% ou +1,1Md DH: 27,7Mds DH contre 26,7Mds DH un an auparavant. Ce résultat est à attribuer à l'accroissement des recettes (+2,2Mds DH), plus important que celui des dépenses (+1,1Md DH). Compte non tenu des opérations remarquables enregistrées au cours du mois de novembre 2014 (3,9Mds DH), ce flux aurait progressé de 21,8%, affirme-t-on. Dans ces conditions, souligne Bank Al-Maghrib, les réserves de change se sont renforcées de 23,9% à 220,8 milliards à fin novembre, soit l'équivalent de 6 mois et 26 jours d'importations de biens et services. Elles devraient continuer leur amélioration pour assurer la couverture de près de 7 mois d'importations à fin décembre 2015 et de près de 8 mois à fin 2016.