La croissance économique nationale s'est établie à 2,9% au troisième trimestre 2014, reflétant une hausse de 3,6% du PIB non agricole et une baisse de 1,6% de la valeur ajoutée agricole. C'est ce que souligne Bank Al-Maghrib dans un rapport sur la conjoncture économique, monétaire et financière, fraîchement rendu public, ajoutant qu'essentiellement trois secteurs non agricoles ont enregistré, durant la période en question, des hausses de leurs productions. Il s'agit du secteur manufacturier dont l'indice de la production industrielle s'est accru de 0,8%, du secteur énergétique dont l'indice de la production d'électricité a progressé de 2,3%, et du secteur minier dont l'indice de la production a enregistré une hausse de 23,1%. En revanche, les secteurs de tourisme et de télécommunications n'ont pas été au rendez-vous. Pour le premier, la progression des arrivées de touristes a décéléré à fin décembre, revenant de 7,2% à 2,4% en glissement annuel, résultat du ralentissement des arrivées de touristes étrangers de séjour de 6,3% à 2,1% et de celui des MRE de 8,2% à 2,6%. Parallèlement, les recettes voyages ont enregistré, à fin décembre, une légère régression de 0,7% après celle de 0,4% à fin décembre 2013. Quant à la branche des télécommunications, le rythme de progression du parc de la téléphonie mobile a ralenti à 4% au quatrième trimestre après 8,7% un an auparavant, au moment où celui d'internet a connu une hausse de 72,6% au lieu de 46% à fin décembre 2013. D'autre part, le parc de la téléphonie fixe a de nouveau reculé de 14,9% après 10,8%. Du côté de la demande, Bank Al-Maghrib affirme que le rythme d'accroissement de la consommation finale des ménages est revenu en une année de 3,2% à 2,1% au troisième trimestre 2014, ramenant ainsi sa contribution à la croissance de 2,3 points à 1,3 point de pourcentage. Sur le même sillage, la Banque Centrale indique que l'indice des prix à la consommation a enregistré un accroissement de 0,3% en rythme mensuel en décembre, après une stabilité durant le mois précédent. Cette évolution résulte essentiellement de l'augmentation de 3% des prix des produits alimentaires à prix volatils après une baisse de 2,4% en novembre. S'agissant de la hausse de la consommation publique, elle s'est stabilisée à 2,9% et sa participation à la croissance s'est établie à 0,5 point de pourcentage. L'investissement s'est, quant à lui, redressé de 1,6% après une baisse de 0,6% au deuxième trimestre, contribuant à hauteur de 0,5 point de pourcentage à la croissance. Compte tenu d'une amélioration de 5% de l'épargne brute et d'une diminution de 6,8% de l'investissement à prix courants, le besoin de financement de l'économie s'est réduit à 5% du PIB au troisième trimestre 2014. Pour sa part, la situation du marché de l'emploi sur l'ensemble de l'année 2014 est marquée par une augmentation de 9,2% à 9,9% du taux de chômage au niveau national, recouvrant une hausse de 14% à 14,8% en milieu urbain et de 3,8% à 4,2% en milieu rural. La hausse du chômage en milieu urbain a concerné toutes les tranches d'âge, plus particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans pour qui le taux est passé de 36% à 38,1%. Les créations d'emploi, au nombre de 21.000 postes, ont concerné les secteurs des services (42.000), de l'agriculture (16.000), alors que le secteur de l'industrie a enregistré une perte de 37.000 postes et celui du Bâtiment et Travaux Publics (BTP) a connu une stagnation de son volume d'emploi. Au plan des finances publiques, l'exécution budgétaire au titre de l'année 2014 s'est soldée par un déficit, hors privatisation, de 44,9 milliards, en baisse de 1,7 milliard par rapport à la programmation de la loi de finances. Cette évolution reflète, selon Bank Al-Maghrib, une hausse de 3,2% des recettes ordinaires et de 1,8% des dépenses globales. Sur le marché boursier, l'indice MASI s'est accru de 6,3% en janvier 2015 et le volume mensuel de transactions a atteint 3,1 milliards de dirhams, en légère baisse par rapport à la moyenne mensuelle observée en 2014.