La performance de la bourse casablancaise lors du deuxième semestre de 2014 aurait pu être très positive si le secteur de l'immobilier et celui de la raffinage du pétrole n'étaient pas en méforme, selon les analystes d'Upline Securities. Au lieu de cela, la place casablancaise a affiché un résultat mitigé comme en témoigne la publication de 11 profit warnings en ce début 2015. Le revenu agrégé de l'ensemble de la cote a affiché une bonification de 0,9%, à 243,8 milliards de dirhams. Dans un rapport sur la santé de la bourse en 2014, les équipes d'Upline Securities, filiale du groupe Banque populaire, expliquent que sans Samir, Addoha et Alliances, le chiffre d'affaires agrégé de la cote aurait progressé de 5,9%. La raffinerie nationale a affiché un recul de 10% de son chiffre d'affaires consolidé, à 44,3 milliards de dirhams. Les deux immobilières Addoha et Alliances ont, elles, souffert d'une chute de 25,1% de leurs revenus agrégés, à près de 10 milliards de dirhams. Ces baisses ont été compensées, d'un côté, par une croissance de 50% du chiffre d'affaires consolidé de Taqa Maroc à 7,4 milliards de dirhams, et de l'autre, par une performance exceptionnelle du secteur bancaire, notamment les trois sociétés leaders qui ont affiché une progression de 11,6% du PNB agrégé à 45,7 milliards de dirhams. Immobilier, ce géant aux pieds d'argile Le secteur de l'immobilier a passé une année 2014 difficile. D'une part, les mises en chantier ont connu une baisse de 5%, celles du logement social ont, à elles seules, baissé de 7%. D'autre part, les crédits immobiliers accordés aux promoteurs immobiliers ont affiché un recul de 5,6%, à 68,6 milliards de dirhams. Dans ce contexte-là, le chiffre d'affaires consolidé sectoriel a perdu 18,3%. Le groupe Alliances a été frappé de plein fouet par cette crise. Il a affiché un retrait de 31,3% de ses revenus consolidés, en grande partie à cause de la méforme de l'activité de son pôle construction qui a vu son chiffre d'affaires perdre 640 millions de dirhams à fin 2014, et de son pôle résidentiel et golfique dont le chiffre d'affaires a baissé de 598 millions de dirhams. Le résultat net part du groupe a été de -969 millions de dirhams, contre 580 millions en 2013. Même son de cloche du côté du groupe Addoha. Le géant immobilier du puissant Anas Sefrioui a affiché un repli de son volume d'affaires de 2 milliards de dirhams sous l'effet de la baisse du nombre d'unités livrées qui est passé de 24.591 unités en 2013 à 17.641 en 2014. La seule société à sortir du lot dans le secteur de l'immobilier est le nouveau venu, fraîchement coté, Résidences Dar Saada. Son volume d'affaire s'est bonifié de 62,4%, à 1,8 milliard de dirhams. Le baril de pétrole entraîne SAMIR dans sa chute «Après un premier semestre somme toute positif, la chute accélérée du baril a fortement sanctionné les réalisations de Samir», expliquent les analystes d'Upline Securities. Cette mauvaise performance de Samir a affecté l'ensemble du secteur du pétrole et du gaz. Celui-ci a affiché une baisse de 9,3% de son chiffre d'affaires agrégé. La baisse du prix du pétrole a engendré un effet variation de stock négatif de près de 3 milliards de dirhams pour Samir, la société devant répondre à la contrainte réglementaire de détenir un stock de sécurité. De son côté, Afriquia Gaz a su maintenir son revenu consolidé à 3,6 milliards de dirhams grâce à un effet volume qui compense la chute des prix. La relance du secteur en 2015 semble encore incertaine, particulièrement pour Samir. Elle reste dépendante d'une éventuelle reprise du cours du baril suite aux tensions géopolitiques au Yémen mais également à la rapidité de mise en place de la stratégie d'accélération industrielle prévue à l'horizon 2020. Les banques sauvent la mise BMCE Bank, Banque centrale populaire (BCP) et Attijariwafa bank (ATW) étaient le trio gagnant du secteur bancaire. Les trois plus grands groupes ont su profiter de la baisse des taux obligatoires en 2014 et des performances exceptionnelles de leurs filières respectives à l'étranger, notamment en Afrique subsaharienne. Le PNB consolidé du secteur bancaire s'est, ainsi, bonifié de 10,2%, à 52,8 milliards de dirhams. Le résultat brut d'exploitation du secteur affiche, quant à lui, une progression de 13,7%, à 27,2 milliards de dirhams, porté également par la croissance des contributions de la BCP (+5,0 pts), BMCE Bank (+4,5 pts) et ATW (+4,2 pts). Côté perspectives, l'année 2015 devrait, elle aussi, être favorable au secteur bancaire grâce à la reprise des demandes adressées au Maroc, aux prémices d'une bonne années agricole et à la relance prévue des investissements publics et privés.