Finie la résilience pour les sociétés cotées ! Elles semblent désormais succomber à la conjoncture pour le moins difficile en affichant des revenus en légère dépréciation. C'est en substance le constat d'Upline Group, qui a analysé les performances des 72 sociétés ayant publié leurs résultats semestriels, dont 37 enregistrent des revenus en hausse, contre 35 en baisse. «À l'origine de ce contraste, figure le raffineur national dont les revenus continuent d'accuser le coup de la concurrence des produits importés», commentent les analystes d'Upline Group. Le CA consolidé de l'ensemble de la cote s'est dans ce sens contracté de 2,8% à 116,1 MMDH. Ce recul recouvrant essentiellement un repli de 17,8% des revenus consolidés de Samir à 22,6 MMDH, contribuant à hauteur de -4,1 points dans la contre-performance globale de la cote. «En d'autres termes, l'exclusion de Samir tire la croissance de la cote en territoire positif, soit un surplus de 1,7%», note Upline. Le repli des revenus consolidés de l'ensemble de la cote est dû également au retrait de 4,6% du chiffre d'affaires de Maroc Telecom à 14,5 MMDH. À l'inverse, la croissance de 16,7% du PNB de BCP à 6,5 MMDH a contribué positivement aux revenus consolidés de l'ensemble de la cote. «Avec cette performance, le groupe s'érige en tant que premier contributeur à la hausse de la masse des revenus de la cote», relève Upline. Ce n'est pas tout. L'accroissement de 43,2% des revenus consolidés de CGI à 1,63 MMDH a également eu un impact positif sur le CA consolidé des sociétés cotées. «Par groupe d'entreprises, notons le bon comportement des établissements de crédits dont le PNB a évolué globalement de 8,3% à 24,7 MMDH. En revanche, le CA consolidé des industries flanche de 5,7% à 86,2 MMDH. Inchangé depuis notre dernière analyse, le classement des contributions au CA par secteur laisse apparaître la prédominance du pétrole et gaz qui accapare 21,1% du total, suivi par les banques et les télécoms avec des contributions respectives de 20,6% et 12,5%», explique Upline Group. Pour les analystes, le ralentissement de l'activité suite aux retombées de la crise semble avoir poussé les sociétés cotées à s'atteler à l'optimisation des charges. «Cette politique de Cost Trimming s'est reflétée dans l'évolution du REX consolidé qui s'est apprécié de 2,4% à 27,8 MMDH, améliorant, de facto, la marge opérationnelle globale de 1,2 pt à 23,9%», soulèvent-ils. S'agissant du RNPG, les gains opérationnels ont été absorbés par le coût relatif au recours croissant des entreprises au crédit bancaire pour le financement de leur cycle d'exploitation. Le RNPG agrégé s'est ainsi stabilisé à 13,9 MMDH, avec tout de même une amélioration de la marge nette de 0,3 pt à 11,9%. «Cette évolution intègre essentiellement une croissance de 12,6% du RNPG de Maroc Telecom à 3,5 MMDH, suite à la non récurrence des charges liées à son programme de départs volontaires ainsi qu'une amélioration de 65,3% de la capacité bénéficiaire part du groupe de BMCE à 595,3 MDH», soutiennent les analystes d'Upline. À cela s'ajoutent un effilochement de 54,3% du RNPG de Samir à 186 MDH et une contraction de 82,1% de la capacité bénéficiaire de Centrale Laitière à 47 MDH. «Hors ces 4 extrema, la croissance du RNPG aurait été de -2,32%. Par secteur, le RNPG global demeure dominé par les banques, les télecoms et BTP avec des contributions respectives de 33,5%, 25,4% et 11,3%», soutient Upline Groupe. Par ailleurs, le ROE de l'ensemble de la cote ressort à 7,5% sur une base annualisée. L'Afrique, relais de croissance pour les banques marocaines Les réalisations agrégées de l'ensemble des banques cotées ressortent en progression au terme des 6 premiers mois de l'année et ceci en dépit du contexte économique (hors agriculture) moins favorable du pays. «Le PNB consolidé sectoriel s'est bonifié de 8,4% pour se situer à 23,93 MMDH. Cette performance est attribuable principalement aux contributions positives des trois plus grandes banques marocaines à savoir BCP (+928,1 MDH), BMCE Bank (+468,1 MDH) et Attijariwafa bank (+409,9 MDH)», notent les analystes d'Upline Group. Selon eux, les 3 groupes bancaires ont tiré essentiellement profit du renforcement de la contribution des activités à l'international, notamment en Afrique. La hausse de 10,8% des créances sectorielles en souffrance à fin juin 2013, comparativement à fin 2012, a conduit à l'augmentation de 16,3% du coût du risque du secteur pour s'établir à 3,28 MMDH. «Les principaux contributeurs à cette aggravation demeurent Attijariwafa bank (+378,1 MDH) et BCP (+227,6 MDH). In fine, la capacité bénéficiaire part du groupe sectoriel enregistre une progression de 2,1% à 4,65 MMDH, portée par les performances de BMCE Bank (+5,2 pointts), CIH (+1,4 points) et BCP (+0,3 point)», note Upline.