Au terme du premier semestre de 2013, les revenus des entreprises cotées ont baissé de 2,8%. La chasse au gaspillage, nouvelle mode à la Bourse de Casablanca et imposée par le climat économique actuel, a permis de limiter la casse avec un RNPG global stable par rapport au premier semestre de 2012. Retour sur les réalisations des entreprises cotées pendant ce semestre. Le premier semestre de l'exercice 2013 a été particulièrement fade lorsqu'on s'intéresse à la cote dans son ensemble. Rappelez-vous, à la même période de l'an dernier, le chiffre d'affaires de la cote avait grimpé de 8%, alors que la masse bénéficiaire avait baissé de 11,2%. Certains pensaient que le fond a été atteint, mais voilà, ce semestre nous apprend que les entreprises ont été moins performantes commercialement. En effet, la moitié (seulement) des entreprises cotées a réalisé une performance commerciale positive. Les plus sceptiques diront que la moitié a eu des difficultés à écouler ses produits. Alors, faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Seul le marché a la capacité de répondre à cette question. Par ailleurs, la masse bénéficiaire a également chuté. Légèrement certes, mais elle baisse quand même. En chiffres, les ventes consolidées des 72 entreprises ayant publié leurs comptes, se sont situées à 116 Mds de dirhams, en baisse de 2,8% par rapport au premier semestre de 2012 qui, rappelons-le à nouveau, était censé constituer le creux de la vague pour le management de beaucoup d'entreprises. Cette baisse des revenus est en grande partie imputable au pétrolier Samir qui a accusé un repli de 18% de ses revenus. Selon les calculs d'Upline group, en excluant la Samir, les revenus consolidés de la cote auraient augmenté de 1,7%. Maroc Telecom, plus grande capitalisation de la place, a également contribué à cet effritement à travers une baisse de son chiffre d'affaires de 4,6 % à 14,5 Mds de dirhams. En revanche, le secteur bancaire, qui a amélioré son PNB global de 8,4% à 24 Mds de dirhams, grâce notamment à la bonne tenue de l'activité commerciale des trois plus grands groupes, a contrebalancé l'effet négatif de la Samir et Maroc Telecom. Pour le reste de la cote, le secteur immobilier a pu briller, contre toute attente, en réalisant un chiffre d'affaires global de 6,61 Mds de dirhams, en hausse de 7,8% par rapport au premier semestre de 2012. Le RNPG du secteur s'est également amélioré pour atteindre 974 MDH, en hausse de 4,4% par rapport à la même période en 2012. Seule le groupe Alliances a accusé une baisse de ses revenus et de son bénéfice net. Les cimenteries toujours à la traîne Les trois mastodontes du secteur ont affiché un chiffre d'affaires sécurisé suffisamment important pour maintenir leur activité sans dégâts majeurs jusqu'à la fin de l'année 2014. C'est du moins ce que l'on comprend de leur communication financière. Le chiffre d'affaires des cimenteries cotées s'effrite de 9% par rapport au premier semestre de 2012. Une partie de cette baisse peut être expliquée par le ralentissement des mises en chantier aussi bien chez le privé que le public. Les promoteurs immobiliers étant actuellement dans une logique de gestion de l'existant, alors que le gouvernement, lui, lève le pied sur les dépenses d'investissement. La lettre de cadrage de la Loi de Finances de 2014 (www.financesnews.press.ma) laisse présager que cette situation sera accentuée l'an prochain. Les cimenteries historiques souffrent également de la montée en flèche de Ciments de l'Atlas. Un concurrent solide qui ajoute de la pression à un secteur déjà concurrentiel. Signalons enfin que sur les trois entreprises cotées du secteur, Holcim est celle qui a souffert le plus de la situation, avec un chiffre d'affaires en baisse de 18,7% et un RNPG en baisse de 42%. Ciments du Maroc, malgré la baisse de ses revenus, a affiché un bénéfice net en hausse de 0,7%, alors que Lafarge réalise un chiffre d'affaires en baisse de 5,5% par rapport à la période de référence pour un RNPG en chute de 2,7%. Dans le sillage des cimenteries, les autres entreprises opérant dans le bâtiment ont réalisé un chiffre d'affaires global de 3,13 Mds de dirhams, en baisse de 5,8%, alors que leur RNPG a bondi de plus de 70% grâce à l'amélioration du résultat d'exploitation de Sonasid. Afric Industries sauve également son semestre. En atteste la hausse des ventes de 8,8% et du bénéfice net de 11,4% par rapport au premier semestre de 2012.