La première phase se limitera aux consultations avant de mettre progressivement en service les autres pavillons médicaux de l'établissement qui se veut un Centre hospitalier universitaire à gestion privée. L'ensemble des pôles seront opérationnels à partir du mois de juin. C'est ce qui a été révélé, mercredi 18 mars, lors d'une rencontre média tenue en marge de l'inauguration de cet établissement mardi par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et SA Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Prince héritier d'Abou Dhabi, Commandant suprême adjoint des Forces armées de l'Etat des Emirats Arabes Unis. Fruit d'un partenariat maroco-émirati, ce projet ayant nécessité un investissement de près de 1,2 milliard de dirhams vient anticiper le besoin des Marocains souffrant de pathologies dont l'offre de soin au Maroc est insuffisante. S'exprimant à cet égard, le docteur Charif Chefchaouni Al Mountassir, directeur général de l'hôpital, indique que le Centre hospitalier a été conçu de sorte à répondre au futur médical du Maroc. Une étude a été élaborée, à ce propos, afin d'identifier les maladies qui se développeront à terme au niveau national. Et c'est autour de ces pathologies que l'hôpital oriente ses prestations. Ainsi 4 pôles d'excellence ont été définis. Il s'agit donc des pôles : cancer, pathologies cardiovasculaires, grossesses à risque, traumatologie routière et du sport. Ils démarquent ainsi la nouvelle unité médicale de celle existante depuis plus 25 ans à Rabat. Bien que les deux centres présentent des points de convergence au niveau de la structuration et de la gouvernance, ils demeurent distincts en termes de spécialités fournies sur place. La conception hospitalière de l'hôpital SA Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane de Casablanca est mise sur l'innovation technologique en termes de soins, de recherche et de formation. Ce projet médical à vision prospective tend éventuellement à offrir aux patients marocains et étrangers des pratiques de soins adaptées à chaque état de santé. L'intérêt est porté sur l'hospitalisation du jour (62 lits disponibles) avec une option de consultation tardive sur une plage horaire de 18h à 22h. Le recours à l'hospitalisation complète se limitera aux cas nécessitant réellement une surveillance rapprochée ou une séquence de soin continue, soit une capacité litière de 143 lits. «Notre objectif est de ne pas retenir le patient au-delà de deux jours car nous estimons que le malade se sent mieux chez lui plutôt que sur un lit d'hôpital. C'est pour cela que nous mettons également à la disposition de nos malades des services d'hospitalisation à domicile pour les soins chroniques», confie à ALM le docteur Chefchaouni. Interrogé sur les honoraires, le directeur général nous confie que le barème adopté reste similaire à celui de l'ensemble des cliniques privées du Maroc. «Le patient payant pourra bénéficier d'une consultation à 300 dirhams. Pour ceux qui disposent d'une assurance maladie nous respectons les tarifs fixés par la réglementation en vigueur», nous explique-t-il. A ce jour, l'hôpital a signé des conventions avec le ministère de la santé pour accueillir les bénéficiaires de l'AMO et du RAMED. Ces derniers seront acceptés au cas où le service demandé n'est pas disponible au CHU Ibn Rochd. Aussi, l'hôpital s'allie à la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR) et entame les négociations avec certains organismes, en l'occurrence les Forces armées royales et l'ONCF ou encore OCP. Dans une perspective d'ouverture et de coopération Sud-Sud, l'hôpital SA Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane inclut dans son business plan l'hospitalisation de 10% de patients étrangers particulièrement ceux issus de l'Afrique de l'Ouest. Etant un établissement à but non lucratif, l'hôpital SA Cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane qui espère atteindre l'équilibre financier dans les deux années à venir, tend à investir ses bénéfices dans le matériel médical, le financement à la fois de la première université privée de médecine située à proximité de l'hôpital ainsi que du projet hospitalier de Bouskoura.