Plus de dix ans après son institutionnalisation, la bancassurance cartonne. Ses parts de marché enregistrent une croissance constante. Toutefois, si cette croissance commence à se modérer, elle reste néanmoins importante. C'est ce qui ressort de la note de la Direction des assurances et de la prévoyance sociale relevant du ministère de l'économie et des finances au sujet de l'activité de bancassurance lors de l'exercice 2013. Aussi, grâce à cette croissance soutenue, la bancassurance est devenue, aujourd'hui, le premier canal pour la distribution des produits d'assurance-vie et capitalisation et ce, malgré la légère régression qu'a connue l'exercice en 2013. Dans ce sillage, la note relève qu'enregistrant un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dirhams en 2004, la bancassurance a presque triplé sa production en maintenant une tendance haussière sur dix ans. Notons qu'après une période de croissance soutenue de 2009 à 2012, une régression de 9% est enregistrée au titre de l'exercice 2013, passant de 5,8 milliards de dirhams à 5,3 milliards de dirhams. En revanche, et au cours du même exercice, la collecte réalisée par le réseau classique a atteint 21,4 milliards de dirhams, soit une augmentation de 5,9% par rapport à 2012. Ce qui démontre qu'en dépit de son léger recul en 2013, la croissance de la bancassurance se poursuit. Par ailleurs, la note du ministère précise que le marché marocain est caractérisé par une forte concentration. En effet, les groupes bancaires Attijariwafa bank et BMCE Bank sont les leaders de la bancassurance réalisant un chiffre d'affaires respectivement de 1,7 milliard de dirhams et 1,58 milliard de dirhams. Ces deux banques en plus de la Banque populaire avec 0,9 milliard de dirhams ont réalisé, à elles seules, 80% du volume des primes et encaissé 70% des commissions. À noter que la Banque populaire a reçu l'accord pour la création de sa propre mutuelle d'assurance. Les banques ont reçu au titre des commissions 264,78 millions de dirhams, ce qui représente 5% des primes qu'elles ont collectées en 2013 enregistrant une légère régression de 0,3% un an plus tôt. S'agissant de la production par catégorie d'assurances, la direction des assurances note que malgré la nette régression du chiffre d'affaires des catégories d'assurances «Vie-Capitalisation» en recul de 10% et «Crédit» en recul de 9,12%, la «Maladie Accidents Corporels» et «l'Assistance» se sont maintenues en bonne position en enregistrant respectivement des hausses de 9,4 et 2,27% par rapport à l'exercice précédent. Par ailleurs, trois compagnies d'assurances se partagent 81% des primes encaissées par les banques. Il s'agit de RMA Watanya avec 36% des primes, Wafa Assurance avec 33% des primes et la MCMA avec 11,6%. Cette prédominance s'explique par le lien de filialisation qui existe entre ces compagnies et leurs banques de rattachement qui sont respectivement : BMCE Bank, Attijariwafa bank et Banque populaire. Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont vu le volume de leurs primes diminuer dans de larges proportions durant l'exercice 2013. C'est le cas d'Axa Assistance dont le volume des primes a baissé de 87,41%, Saham Assistance avec une baisse de 28,93%, Wafa Assurance en recul de 25,74% et Saham Assurance régressant de 14,86%. Les banques délèguent… Les captives des banques sont des courtiers d'assurances dont la forme juridique est soit une SARL à associé unique, soit une SA dont l'actionnaire majoritaire est la banque. À ce jour, il existe 7 captives rattachées à des établissements bancaires. Le volume des primes drainées par les captives des banques a enregistré une légère amélioration de près de 2% en passant de 1,77 milliard de dirhams en 2012 à 1,80 milliard de dirhams en 2013. Le chiffre d'affaires réalisé au niveau des catégories «Assistance» et «Maritime transport» a plus que doublé. En revanche, la catégorie «Vie-capitalisation» est en légère baisse de 0,69% par rapport à l'exercice précèdent. Les commissions touchées par ces captives ont progressé de 5,5% par rapport à l'exercice précédent. Elles représentent 13,67% des primes encaissées par les banques. Bancassurance : Les sociétés de financement peu séduites Depuis décembre 2004, les sociétés de financement sont autorisées à présenter des opérations d'assurances. Cependant, sur un total de 36 sociétés de financement, seules quatre d'entre elles sont agréées pour présenter à leur clientèle les produits d'«assurances de personnes» auxquels viennent s'ajouter les garanties «Décès» et «Invalidité» adossées à ces produits. Il s'agit de Salafin et Taslif agréées en 2012, Salaf Al Moustakbal et Vivalis Salaf agréées en 2013. Il en ressort que totalisant un chiffre d'affaires de 9,054 millions de dirhams, les sociétés de financement exploitent exclusivement la branche «Vie-capitalisation». Par ailleurs, certaines sociétés de financement n'ayant pas demandé l'autorisation pour la présentation des opérations d'assurances ont opté pour la création de leurs propres captives. Il s'agit notamment de «Crédit Eqdom», «Sofac Crédit» et «Wafa Salaf» dont les captives sont respectivement Lost & Cie, Sofassur et Themis courtage. La production de ces 3 captives a progressé de 7% en passant de 292,06 millions de dirhams en 2012 à 312,29 millions de dirhams en 2013.