En attendant l'annonce par SM le Roi des détails du programme de reconstruction et de requalification de la région d'Al Hoceima, une situation d'assistanat est née, ce qui porte préjudice à l'économie du pays. L'expectative. C'est le maître-mot à Al Hoceïma. Un mois, jour pour jour, après la première secousse, les habitants de la ville et des localités avoisinantes attendent avec impatience un retour à la normale. Mais le quotidien ressemble, affreusement toujours, à celui d'une ville sinistrée. Pour plusieurs raisons, ces habitants refusent de retourner dans leurs maisons et préfèrent camper dans des tentes de fortune, où la cuisine se confond avec la salle de séjour et la chambre à coucher. Une situation qui n'a rien de confortable. Et pourtant, les gens la préfèrent aux maisons construites en béton armé. Maintenant que le climat est plus beau, les familles trouvent moins de problèmes à rester dehors. L'association Asasha a suspendu la distribution des vivres, assure son président le Dr. M'hamed Lachkar. Ce n'est pas que les dons ont cessé ou que les bénévoles se font moins nombreux. Non. "Nous ne voulons pas entretenir cette situation d'assistanat qui ne rime à rien et qui porte préjudice à toute la région", lance le Dr. Lachkar. Effectivement, de nombreuses familles venues de plusieurs villes comme Taza ou Taounate se sont carrément installées à Al Hoceïma et se sont auto-proclamés "sinistrés". Ils sont, bien évidemment, attirés par l'idée de recevoir de la nourriture gratuitement. C'est une preuve que toute la région du Rif central mérite une attention particulière. Hier, les habitants de la ville d'Al Hoceïma attendaient l'arrivée de SM Mohammed VI. Le Souverain compte prononcer, aujourd'hui, un discours historique sur la situation d'Al Hoceïma. Des mesures concrètes devraient être annoncées, notamment concernant la reconstruction des maisons. Vraisemblablement, un effort particulier devrait être fourni pour les zones rurales, principales victimes du séisme du 24 février dernier qui a coûté la vie à plus de 600 personnes. Selon le président du Conseil communal d'Al Hoceïma, le Dr. Mohamed Boudra, "il est grand temps de passer à la phase de reconstruction". Lui aussi pense que bon nombre d'habitants doivent être rassurés pour qu'ils puissent retourner chez eux. "Actuellement, la priorité devrait être octroyée à l'accélération des expertises", affirme Boudra. En effet, le LPEE a été désigné pour diriger une vaste campagne d'expertise des maisons d'Al Hoceïma et des localités avoisinantes. En somme, "certaines familles n'attendent que la visite de ces spécialistes pour être rassurées et pouvoir regagner leurs demeure", assure Boudra. Pour ce dernier, "le retour à la normale signifie qu'il faut réactiver l'économie de la ville". Pour ce qui est de la reconstruction, des sommes importantes seront débloquées par l'Etat. Rappelons, à cet effet, que le Serviteur des Lieux Saints le Roi Fahd Ibn Abdelaziz d'Arabie Saoudite a donné ses instructions pour l'octroi au Maroc de 50 millions de dollars devant servir à la reconstruction des zones affectées par le séisme qui a frappé Al Hoceïma et sa région. Selon l'agence saoudienne de presse (SPA), les projets de reconstruction seront mis en œuvre par le biais du Fonds saoudien de développement, en coordination avec les parties marocaines concernées. Cette somme octroyée par l'Arabie Saoudite est la plus importante, parmi tous les dons débloqués en faveur des sinistrés d'Al Hoceïma. Un hommage particulier devrait donc être accordé au Souverain saoudien.