Plusieurs consultants étrangers, habitués aux grands événements sportifs internationaux, ont été recrutés par l'association «Morocco 2010». A leur tête, l'équipe américaine d'Alan Rothenberg, président du comité d'organisation du Mondial 1994. Ils sont médecins, ingénieurs ou journalistes de nationalités différentes avec un seul point en commun, ils font partie de la task-force mise en place par « Morocco 2010 » pour la promotion de la candidature nationale à l'organisation de la Coupe du monde 2010. Tous en tout cas sont des fins connaisseurs du sport mondial. Les grands événements internationaux : ils les connaissent très bien ayant eux-mêmes présidé ou fait partie de comités d'organisation de coupes du monde, de championnats du monde ou de Jeux Olympiques. A leur tête, «Mister Soccer» comme les médias américains l'appellent. Il s'agit d'Alan Rothenberg, président du comité d'organisation de la coupe d monde 1994 aux Etats-Unis, celui qui a «créé» le football au pays de l'oncle Sam, comme l'a déclaré un responsable de l'association «Morocco 2010». Le choix de ce consultant s'est en quelque sorte imposé. En effet, Alan Rothenberg est habitué des candidatures marocaines à l'organisation de cet événement sportif puisqu'il a présidé la commission d'inspection de la FIFA pour la désignation du pays hôte du Mondial 2006. Sa connaissance du dossier de l'Afrique du Sud, qui a échoué de justesse à faire abriter le plus grand événement footballistique sur terre africaine, est profonde puisqu'il a constaté de visu les infrastructures sportives, routières et hôtelières de ce pays africain. L'empreinte Alan Rothenberg, dont les «consultations» coûtent à «Morocco 2010» la somme de 14 millions de dollars, est visible dans les actions de lobbying menées par les Marocains. Là aussi, l'empreinte américaine est visible. « Les critères d'ordre géo-politique jouent en faveur du Royaume, un pays arabo-musulman ouvert sur les autres cultures et dont l'action s'inscrit dans le cadre d'un développement économique et social. D'autant que nous sommes tous concernés par tout ce qui se passe actuellement dans le monde, et les stéréotypes avancés à l'encontre des pays arabes et musulmans », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Aujourd'hui Le Maroc (voir n° 480 du vendredi 26 septembre 2003). En plus du lobbying, les consultants américains sont présents en force pour ficeler le volet sécuritaire du dossier marocain, à l'image de Hank Steinberg, secrétaire général de la Fédération américaine de football, coordinateur général au sein de la FIFA et inspecteur de cette dernière instance lors du Mondial asiatique en 2002. Son compatriote Bob Stiles, vice-président du comité d'organisation de la Coupe du monde féminine de football en 1999 a en outre été sollicité vu son expérience, lui qui était en charge de la sécurité du stade olympique d'Atlanta en 1996 et qui le sera en 2006 pour les Jeux d'hiver de Torino et en 2008 pour les Jeux d'été de Pékin. Un autre Américain, le Dr Jim Alice cette fois-ci, responsable médical du « Super Bowle » (finale du championnat de football américain), a aussi apporté son savoir-faire au dossier national. Aux côtés des Américains, l'association «Morocco 2010 » a fait appel à plusieurs grands noms du football mondial, comme le français Jacques Lambert et le Belge Alan Courtois, respectivement présidents des comités d'organisations de la Coupe du monde 1998 et de l'Euro 2000.