La trentaine, Youssef Bencheqroun est chargé du pôle «Infrastructures, sécurité et services» au sein de «Morocco 2010». Profil de cet ingénieur-financier que le monde du football a capturé. Le «nouveau Maroc», argument de base de la candidature marocaine à l'organisation de la Coupe du monde 2010, se reflète partout dans le dossier national. Cette quatrième candidature n'a rien à voir avec celles qui l'ont précédée. Une aussi grande ambition ne peut être réalisée que par de jeunes cadres marocains. Youssef Bencheqroun est de ceux-là. Au sein de l'Association «Morocco 2010», il est en charge d'un volet très important de la candidature nationale, celui des infrastructures, sécurité et services. Bref, tout ce qui a fait défaut aux précédentes candidatures nationales. Et il en est conscient. Mais il préfère mettre en évidence ce qui a changé depuis la troisième et dernière candidature. «Le Maroc est capable d'organiser la Coupe du monde de football», déclare-t-il d'emblée preuves à l'appui. Le sourire tout le temps au coin des lèvres, Youssef Bencheqroun, la trentaine malgré les fils d'argent qui strient déjà sa chevelure, énumère les stades existants et l'état d'avancement des chantiers des trois infrastructures sportives en construction, à Tanger, Marrakech et Agadir. Des «bijoux» qu'il affectionne spécialement. Et ça se ressent dès qu'il en parle, un regard de défi mais de fierté également. Demandez-lui les infimes détails de ces stades, il vous les citera un par un en parfait connaisseur des exigences du cahier de charge de la FIFA, lui qui n'a célébré son baptême de feu au sein de la famille du football mondial qu'il y a quelques mois, suite à sa nomination. Cet ingénieur de formation, diplômé de la prestigieuse Ecole polytechnique de Paris et de la non-moins connue Ecole Ponts et Chaussés, s'est vite épris de finances avec un passage dans plusieurs groupes financiers marocains et étranger, notamment WafaTrust. Et c'est du groupe CFG que Saâd Kettani l'a déniché pour le mettre à la tête d'un pôle aussi sensible. Quelques mois après cette nomination, ce père de famille (un enfant) connaît par cœur le dossier technique qu'il a mis, aux côtés des consultants de l'association et des départements ministériels concernés, des mois à rédiger avant sa présentation le 30 septembre dernier devant le comité exécutif de la FIFA. La mission de ce numéro 2 de «Morocco 2010» est de convaincre les responsables de la toute puissante instance internationale que le Maroc a la capacité d'organiser un événement aussi grandiose que la Coupe du monde. Une tâche dont il s'est très bien acquitté, auprès de la presse étrangère et nationale en tout cas. «Sa maîtrise du dossier technique de la candidature nationale est tellement grande que vous pouvez lui poser n'importe quelle question, il vous répondra sur le champ», a déclaré un journaliste marocain qui a participé au média tour organisé par l'association Morocco 2010 le week-end dernier au profit d'une trentaine de journalistes marocains. «Son enthousiasme est communicatif. Auparavant, j'étais plutôt sceptique quant à l'état de nos infrastructures sportives essentiellement. Cette tournée m'a permis de constater de visu les réelles avancées qui se sont réalisées dans ce sens», ajoute un autre représentant de la presse nationale. Un enthousiasme qui reste cependant lié aux efforts qui seront fournis pour atteindre ce but. «Il ne faut pas se voiler la face et se borner à penser que la Coupe du monde est une solution-miracle qui mettra fin aux problèmes économiques et sociaux. Le Mondial, avec ces recettes et ses retombées économiques, devrait être accompagné d'une réelle volonté de changement et de décollage économique», conclut-il.