«La dangerosité de la cellule extrémisme démantelée à Had Soualem ne réside pas seulement dans les projets d'attentats qu'elle projetait de commettre, ni dans le stade avancé atteint par ses membres en matière de planification et de préparation de leur plan terroriste, mais aussi dans la recrudescence de "l'embrigadement familial" comme puissant affluent d'extrémisme et d'enrôlement des candidats à commettre ces actes», explique le directeur du BCIJ. S'exprimant devant de nombreux journalistes venus en savoir plus sur la cellule démantelée, dimanche 26 janvier, sur la base de renseignements précis fournis par les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Cherkaoui Habboub a révélé que la cellule des « trois frères » est révélatrice de la montée en puissance d'une menace émergente laissant planer de graves défis sécuritaires et sociaux. Il s'agit de « la propagation de la pensée extrémiste parmi des familles entières et la constitution de poches de résistance aux coutumes et traditions marocaines, ainsi qu'à l'unité de la société, du rite et de la doctrine, sous l'influence de certains membres de la famille imprégnés de l'idéologie extrémisme sur leur entourage social ». C'est ce qu'il a appelé « embrigadement familial ». Le directeur du BCIJ a souligné qu'avant son démantèlement, la cellule de Had Soualem était sur le point d'exécuter des attentats à l'explosif. Des produits servant à fabriquer des explosifs saisis lors du démantèlement de la cellule de Had Soualem ont été montrés aux médias. En voici un aperçu. «Âgés de 26, 29, 31 et 35 ans, les trois frères arrêtés et leur complice, « avaient déclaré leur allégeance à l'organisation terroriste Daech et s'activaient à Had Soualem (Province de Berrechid) », a-t-il précisé. De gros moyens ont été utilisés pour les arrêter, comme le montre cette vidéo. Habboub a regretté que le prétendu « émir » de cette cellule terroriste, qui est le grand frère, a réussi à transformer sa petite famille en « incubateur d'extrémisme, d'enrôlement et d'embrigadement au service de son projet terroriste », mettant à profit son autorité morale et sa capacité d'influence négative sur son entourage sociétal proche. Bien que la famille marocaine ait de tout temps servi de rempart impénétrable face aux idées extrémistes et de pilier solide de tolérance, de coexistence et de modération, les investigations liées aux affaires de terrorisme ont permis de détecter certaines tendances de cet "embrigadement familial" en tant qu'outil d'enrôlement et d'extrémisme accéléré, a-t-il fait remarquer, rappelant, dans ce contexte, « la cellule féminine » démantelée le 3 octobre 2016, dont la majorité des membres s'étaient imprégnées de l'idéologie de Daech sous l'influence du milieu familial. Et d'ajouter que « la gravité de cette menace s'accentue dans un contexte où les organisations terroristes internationales, notamment Daech, œuvrent à exploiter cet embrigadement familial pour servir leurs projets destructeurs visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, en incitant leurs combattants dans les zones de tension à enrôler leurs frères et proches afin qu'ils s'impliquent dans des actes terroristes », à l'instar du chef de la cellule terroriste démantelée le 11 décembre 2015, connue à l'époque sous le nom de "cellule de l'Etat islamique au Maghreb islamique".