La CAF a décerné l'ordre du mérite à Abdellatif Semlali, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-président du Raja. Pour la cérémonie de cet hommage posthume, le président de l'instance africaine, Issa Hayatou, a spécialement effectué le déplacement samedi dernier à Rabat. Il y avait du beau monde samedi soir à Rabat : membres de la FRMF, dirigeants de plusieurs grands clubs marocains, responsables de l'association «Morocco 2010», hommes politiques, représentants des médias et éminentes personnalités de la CAF et de la FIFA. Ils étaient tous présents pour rendre hommage à un homme dont le nom, a pour longtemps, été lié au sport marocain, feu Abdellatif Semlali, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien président du Raja, auquel la Confédération africaine de football (CAF) a décerné son Ordre du mérite. Pour la cérémonie de remise de cette consécration, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a été le premier à prendre la parole. Le général de corps d'armée Housni Benslimane a exprimé la reconnaissance de la famille sportive marocaine à l'instance pour «ce geste noble et plein de sens émettant le vœu que les enseignements nécessaires puissent en être tirés pour instituer une tradition de reconnaissance à l'égard de tous ceux et celles qui n'ont ménagé aucun effort pour contribuer au développement de l'éthique sportive ». Le président de la CAF, le Camerounais Issa Hayatou, qui s'est déplacé en personne au Maroc pour remettre cette distinction, une première dans l'histoire de l'instance internationale, a tenu à préciser son homme fort. «Feu Semlali fut un vaillant compagnon de route dans ces combats que nous avons menés en faveur du football africain», a-t-il précisé rappelant les nombreux événements sportifs organisés par le Maroc alors que feu Semlali se trouvait à la tête du département des Sports. Jeux Méditerranéens en 1983, Jeux Panarabes en 1985, Coupe d'Afrique des nations de football en 1988 et Jeux francophones en 1989. Les amis intimes du défunt ont par la suite pris la parole. Slim Aloulou, membre du comité exécutif de la FIFA a loué «les qualités humaines, morales, les valeurs intellectuelles, la force de persuasion, les grandes compétences de travail, l'altruisme et le fair-play» d'un homme qui a tout donné au football marocain et africain. Son passage à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui a duré près d'une quinzaine d'années, est « un record» a tenu à préciser le Tunisien, ancien président de la fédération de football de son pays. Abdelouahed Mâach, président du Parti de la Choura et de l'Istiqlal a pour sa part retracé la vie de son compagnon de route au sein du Raja de Casablanca, club dont feu Semlali a été le secrétaire général de 1970 à 1981. D'une voix altérée par l'émotion, Haj Saïd Belkhayat, qui a fait la lecture d'un document préparé par le service de presse de la CAF. Le portrait d'un homme qui avait une grande expérience du monde du ballon rond non seulement africain et arabe, mais également international, avec une expérience de douze années (1978-1990) en tant que membre de la commission technique de la FIFA, en plus de celle de 8 ans à la commission d'organisation de la Coupe du monde (1990-1998). Clôturant cette cérémonie, le témoignage de Zakaria Semlali, fils du défunt, qui a exprimé ses vifs remerciements à la CAF émettant le vœu que le rêve qu'avait tant caressé et défendu son père puisse se traduire en réalité avec l'organisation de la Coupe du monde 2010 au Maroc. La candidature marocaine a bien évidemment été très présente lors de cette cérémonie, de part son timing à moins de quatre semaines de la désignation par la FIFA du pays hôte de ce grand rendez-vous footballistique d'un côté, et vu la présence de deux votants membres du comité exécutif de la FIFA, Issa Hayatou et Slim Aloulou, d'un autre côté. D'ailleurs, l'équipe de «Morocco 2010», à leur tête Saâd Kettani était là, au complet. L'importance qu'accordait feu Semlali à l'organisation de cet événement sur le sol marocain revenait dans chaque intervention. L'ancien ministre en avait rêvé un soir de juin 1986 à Guadalajara, alors que la sélection nationale, engagée dans le Mondial mexicain avait battu son homologue portugaise (3-1). Ce rêve n'a pu se réaliser de son vivant. Le sera-t-il cette fois-ci ?