Si j'en crois la thèse d'un chauffeur de taxi de la ville, l'alcootest est une aubaine pour le secteur. Comment cela ? Vous allez vous demander. C'est simple. Selon l'expert en matière de beuverie et de conduite, avec les amendes qui sont mises en place en cas de soulographie au volant, il vaut mieux avoir un compte en banque bien garni. Sinon, il faut laisser sa caisse chez soi et prendre un taxi pour aller picoler. Ou alors on peut garer sa caisse quelque part avant la bibine et se faire ramener chez soi, sans fracas, par un taco. Dans ce cas de figure, qui semble remporter tous les suffrages chez les experts de la relation entre les Marocains et l'alcool, les taxis vont casser la baraque. « On fera comme aujourd'hui devant les gares et les hôtels. On va stationner devant tous les bars et attendre les clients ivres morts pour les ramener chez eux. » Pas mal comme approche ! De fortes chances que ça marche du feu de Dieu. Mais alors comment feront les autres clients qui ne picolent pas ? «Oh! Il y a toujours des chauffeurs qui vont faire leur circuit habituel. Il y aura certes moins de taxis pour tout le monde, mais croyez-moi devant les bars, il y aura une belle queue et c'est bon pour les affaires ». Vérification faite, le jour même, quand je tombe sur un ami qui lève souvent le coude. Il me dit qu'il a décidé de ne plus prendre sa voiture le soir pour aller faire le pilier du zinc. Il a même le numéro d'un taxi pour le déposer chez lui, sain et sauf. Comme quoi, les grands esprits finissent toujours par se mettre d'accord sur quelque chose.