Ramadan change les mœurs, les modes de vie, crée de nouvelles tendances, impose de nouvelles règles de conduite, instaure des rapports autres que ceux dont on a coutume durant les onze mois de l'année. Un chamboulement qui est ancré dans les traditions marocaines. Avec cette particularité locale, que Ramadan, c'est la nuit, la vie nocturne dans toutes ses manifestations. À tel point qu'un jeûne sans veille n'en est pas un. Mais veiller, c'est aussi écumer les cafés, jouer aux cartes, faire des paris, s'adonner au Kmar (jeux du hasard) faire la noce chaque soir après le F'tour jusqu'à l'aube, à l'heure du S'hour. Veiller, c'est se prostituer, draguer, fumer des joints, du kif, avaler des bouchées de Maâjoune, prendre du Karkoubi, bref tout ce qui peut faire passer la dure dragée du manque d'alcool. Autant dire que Ramadan est surtout le mois des excès et des excités de tous poils. Balade dans l'univers de l'abstinence diurne et du relâchement nocturne. Qui croit que la sacralité est éloignée de l'orgie des sens, devrait sortir chaque soir, après le F'tour, durant toutes les soirées ramadanesques pour écumer les quartiers chauds de la ville de Casablanca, de la corniche au centre ville en faisant un large détour par le Mâarif et Ziraoui. Il suffit de quelques virées et quelques arrêts pour vérifier de visu, et par les actes, qu'abstinence peut facilement trouver son corollaire dans une feria sensuelle où les plaisirs de la chair et des autres sens sont les fins mots de l'histoire. Est-ce là une particularité culturelle marocaine ? Dans un large sens, oui. Nous avons vécu d'autres ramadans sous d'autres cieux pour affirmer que cela ne se vit pas de la même façon qu'au Maroc. En Turquie, en Egypte, en Syrie, sans parler des pays du Golfe, ramadan revêt son aspect le plus sacré dans une espèce d'austérité qui englobe tout. De la réserve, plus de religiosité, moins d'envie de plaisirs, avec cette teinte très moyen-orientale, qui voudrait que ramadan soit aussi le mois des corvées morales et mentales. Car physiquement, la faim et la soif semblent assimilées comme allant de soi. Au Maroc, jeûner, pour une palette de la société est un prélude aux excès du soir. Les trois derniers jours avant ramadan servent à se familiariser avec d'autres types de spiritueux. Entre spiritualité et effluves de l'esprit, il y a un temps à observer pour l'acclimatation. Comme un sas de décompression, tous les habitués de la bibine se rabattent sur les joints et le maâjoune quand ce ne sont pas les petites pilules rouges de karkoubi qui mettent leur bonhomme dans le cirage jusqu'au réveil, vers quatre heures de l'après-midi. Trois jours et parfois moins. Il suffit d'une nuit pour switcher. Passer d'une addiction à l'autre. Ceci, pour ceux qui ont assez de cran pour se passer du vin, de la bière et d'autres lubrifiants de la vie ordinaire. Car, il faut le savoir, beaucoup de Marocains continuent de boire durant le mois du ramadan. Non, ce n'est pas une vue de l'esprit, les amoureux des bons crus et autres cépages fruités, ne peuvent pas se passer de ce breuvage même pour un mois. C'est comme ça. «Tout est permis, Dieu pardonne tout» La loi du plaisir est tout aussi hermétique que les secrets du bon Dieu ! Alors qu'on se le dise, pour mettre fin à toutes les rumeurs hypocrites : pendant le ramadan, il y en a qui picolent et sec même. Après tout, c'est leur affaire, n'est-il pas dit que « chaque agneau sera pendu par son propre sabot » ? Mais pour les autres, ceux qui ne peuvent pas faire cet affront à Dieu, il y a tout le reste. D'abord le maâjoune. Selon les habitués, c'est le remède contre le manque d'alcool dans le sang : «Je bois toute l'année. J'arrête durant trente jours. C'est comme une cure de désintoxication, rappelle un enseignant dans un lycée de la banlieue, très porté sur la bibine. Mais je me fais fournir en maâjoune par un type qui le réussit à merveille. J'en prends après le F'tour et la première cigarette du soir. Quelques cuillerées en plusieurs prises durant la nuit. Et je suis bien. Au bout d'une semaine, je n'ai plus besoin de mes bières et de mon vin rouge.» Mais pourquoi ne pas continuer à en prendre après ramadan pour arrêter l'alcool ? «Ce n'est pas pareil. Le maâjoune en grande quantité peut rendre débile. C'est bien comme solution de rechange pour un mois avec quelques joints et beaucoup de tabac, mais pas tout le temps, non, c'est impossible. Au bout de quelques mois, je deviendrais fou et bon pour le pavillon 36». Parole de fin connaisseur, déjà bien entamé par les beuveries et qui sait qu'il y reviendra le jour de l'Aid. Pour d'autres, c'est le kif qui fait office d'antidote à l'alcool. Brahim est un pilier des bars. Dans la rue Allal Ben Abdellah, il y a quelques adresses. Mais c'est un «homme de Dieu» aussi. Et il insiste sur ce détail qui, selon lui, fait toute la différence : «On ne peut pas boire durant ramadan. Ce n'est pas bien. Moi je suis mebli (accro), mais même si je devais en mourir, je n'en prendrais pas une goutte. Je ne joue pas avec ça. Mais bon, il faut bien que la tête tourne, alors je prends beaucoup de kif. Du bon que j'achète à Derb Ghallef et que je mets dans mon Sebsi qui reprend du service chaque mois sacré.» Brahim est un cas. Ramadan va avec tout son attirail religieux : petite barbe bien taillée, la gandoura blanche, les babouches jaunes et la prière à la mosquée. Le tout, entrecoupé le soir avec quelques sebsis bien dosés pour rester dans le Mood. Les purs et durs Une autre catégorie humaine entretient des relations pour le moins tumultueuses avec Ramadan. C'est celle des énervés de la caboche. Les irréductibles des vapeurs agressives des états d'âme exécrables. Ce sont là les grands adeptes du sacro-saint Karkoubi. La pire invention humaine après la bombe H. Il suffit de quelques pilules pour te transformer la raclure du coin en un sbire omnipotent capable d'égorger sa mère, sa tante avant de violer ses sœurs. Oui, la petite fiente du derb, devient un monstre, juste avec quelques grammes de ce cocktail explosif. Et en termes de déflagrations, il faut savoir que l'effet d'une telle combinaison chimique peut durer quelques jours. C'est donc l'outil de base pour biaiser avec la faim et la soif, le manque d'alcool et la mauvaise vie. En terme général, les karkoubistes ne jeûnent pas. Le regard des autres, le jugement social, les accrochages avec les bien-pensants et les moralisateurs d'un mois, ils s'en foute. Sous l'effet du karkoubi, l'accro atteint des sphères que lui seul connaît et dont il ne se souvient pas, une fois l'effet passé. A partir de deux pilules, les dégâts commencent. Avec quatre, cinq et parfois dix, ce sont des crimes, des corps mutilés, des réveils, trois jours plus tard, avec une lourde condamnation à la clé. Et ce ne sont pas uniquement les jeunes des quartiers, dits difficiles ou en difficulté qui s'y adonnent. Non. Cela touche toutes les sphères, chacun selon sa carapace et ses facultés d'endurer le calvaire d'une perdition qui prend des formes d'hystérie systématique. Les jeunes filles trouvent que c'est un remède efficace durant ramadan. Aziza, jeune fille dans le vent, très porté sur le karkoubi, nous en décrit les «bienfaits» : «Moi, je prends mes deux pilules chaque jour pour être relax et bien dans ma peau. Quand j'ai envie de faire les quatre cents coups, j'en prends une troisième. Je m'en fous de ce qui peut m'arriver, et c'est tant mieux. Le lendemain, je reprends ma dose. Mais avec le karkoubi, il ne faut jamais dépasser la dose parce qu'on devient comme une bête féroce. J'ai vu des copines, qui n'ont pas hésité à enfoncer un tesson de bouteille dans le ventre de leurs mecs. Et durant le ramadan, ce n'est pas facile de vivre sans mes «hbibates» (pilules). J'avale une pilule après le F'tour et une autre avant le S'hour. Je dors bien et je ne sens pas la journée.» Thé, café et autres commodités Ce qui est bien avec ramadan, c'est que les gens retrouvent le goût de la fête. L'insouciance, la joie de vivre (après s'être bien rempli la panse ! pas avant) et cette capacité à avaler les heures en jouant aux cartes, dansant ou chantant à tue-tête. Même les pantouflards, se doivent de tuer le temps. Alors cap vers les cafés qui se refont un look adapté pour le mois. Oui, quand d'autres ferment boutique pour cause de travaux de réaménagements, certains réadaptent leurs locaux pour la circonstance. Mais comment faire quand les débits d'alcool ont fermé et que les provisions manquent ? Il y a toujours le whisky marocain, un bon thé fumant à la menthe, un café «madroub», quelques chichas et l'arsenal routinier du parfait noceur, à savoir, des clopes, un quart de haschich et quelques nanas survoltées pour tourner du ventre sous des airs golfiques, tout ce qu'il y a de plus bâtard. Mais l'ambiance prend et la fumée monte à la tête, enveloppe le cerveau et fait place à des humeurs des plus cocasses. «Les affaires ne sont pas fructueuses durant toute l'année. Si je ferme durant un mois, il vaut mieux ne pas rouvrir après ramadan. Il n'y a plus d'alcool, mais les locaux peuvent servir. On sert des boissons chaudes et froides, on engage un orchestre, et on crée l'ambiance jusqu'au S'hour. On s'en tire pas mal. Ce ne sont pas les mêmes gains qu'avec la bière et le reste, mais bon, c'est mieux que rien», explique Hassan gérant d'un bar, recyclé en lieu de noces. Le schéma est simple : tables et chaises, quelques canapés éculés, des serveurs et des serveuses, plusieurs narguilés dans leur version locale et le tour est joué. «On vient danser, chanter, lever des clients, faire des affaires quoi (ndirou dribates) et voilà.», enchérit Rahma, une fille qui aime danser et tortiller du derrière sous les sonorités d'un orchestre tonitruant et mal agencé. Mais le bruit fait partie de la fête : «L'essentiel est de passer de bons moments. On rigole et parfois on prend le s'hour sur place, avant d'aller dormir. Le lendemain vers huit heure, on remet ça.» Le sexe, pilier de l'abstinence Selon un psychiatre de la place, la furie sexuelle du mois de ramadan «s'explique par le phénomène de l'interdit. Plus tu prives les gens, plus ils se lâchent». Ce n'est pas si loin de la vérité quand on sait que durant le mois du ramadan, le sexe est le mot d'ordre. On jeûne, et on y pense. On fait ses courses, le ventre vide, mais on a envie de s'éclater après le F'tour, on simule l'énervement devant son épouse et ses mômes et on prend sa caisse pour aller faire un tour en ville pour lever une fille, revenir dîner, après avoir fait un passage discret par le hammam ou la douche du coin. Même ceux qui ont d'habitude, pour une raison ou une autre, moins de chance durant les mois de relâche, quand tout le monde entre en faction pour le mois sacré, il y a des chances de se payer quelques bonnes chaloupées sur le savoyard. Et les filles jubilent durant ce mois. Halima fait un bon chiffre d'affaires et elle en est tout heureuse : «Je ne sais pas pourquoi, mais les hommes veulent des filles. Et depuis toujours, je travaille plus durant le mois de ramadan. D'ailleurs toutes les copines attendent ce mois pour faire le plein de fric». Les passes sont presque doublées, les clients sont plus nombreux. Que demande le peuple ? quelques agréments en prime. Et les à-côtés du ramadan ne manquent pas. Il faut juste avoir les moyens et les choses roulent toutes seules, comme par magie, avec la bénédiction du sacré. Comment allier entre mosquée et café Ramadan, c'est aussi le mois des premières expériences. Beaucoup de parents sont rassurés du fait que la nuit, les rues sont pleines. Alors, pas d'inconvénients à ce que la fillette sorte tard le soir pour passer du bon temps. On voit des gamines de 13 à 14 ans qui sillonnent les rues, se posent dans des cafés et connaître ainsi, leur premier flirt. Tout va bien jusque-là, mais pour d'autres filles, c'est aussi le passage à la casserole. Il n'est jamais trop tard ni trop tôt pour goûter aux plaisirs de la chair, dira l'autre. Reste que pour certaines, c'est galère. Un polichinelle dans le tiroir et la merde prend forme. Donc ? Vigilance et surveillance. Mais les jeunes filles, collégiennes et autres lycéennes, ont aujourd'hui une longueur d'avance. On sait comment éviter les drames et se faire un peu d'argent de côté. La réalité est telle, que certains naviguent avec autant d'aisance d'un lieu de culte à un autre. La fièvre des mosquées est monnaie courante. La prière durant juste un mois, comme un dû, il y a un fort pourcentage qui s'en est fait le porte-étendard. «Oui, c'est vrai, je retrouve le droit chemin durant ce mois sacré. C'est Dieu qui décide, moi je suis sa volonté », explique un jeune homme qui a retrouvé la foi. Un mois de prière est, semble-t-il, suffisant pour passer l'éponge sur onze autres où l'on a mis Dieu un peu de côté : «Ce n'est jamais assez. Faire au moins sa prière durant ramadan, cela rachète un peu. Après tout, Dieu pardonne beaucoup. Et jeûner sans faire sa prière, c'est comme ne pas faire ramadan.», explique le même jeune homme grisé par sa religiosité d'un mois. Mais le chemin qui sépare la mosquée du café du coin n'est pas long. On s'acquitte de «son devoir religieux» et on se pose dans un café, pour commander un café cassé et mater quelques morceaux choisis. La ligne qui sépare les deux sphères est ténue. On la franchit facilement. Et cela peut donner lieu à quelques considérations assez intéressantes sur la vie de l'esprit et la foi. «N'étant pas un connaisseur en termes de foi, je m'en remets au jugement d'autres, plus aguerris. Il semble que tout est dans la tête. Cela dépend de ce que nous avons dans le cœur. Je fais ma prière et je vais au café, je rencontre des filles, je passe une bonne soirée. Je vis ma vie d'homme de foi et de jeune homme. Je ne vois là aucune contradiction.» Et il faut croire que ramadan a cette faculté de pouvoir donner naissance à ce type de raisonnements qui rendent le rapport au religieux très fluide, flexible et souple. Cette souplesse drape d'ailleurs tous les agissements durant ramadan. C'est à la limite, une période où l'on recouvre une autre santé morale. Une espèce de lecture de la vie au jour le jour, qui tranche drastiquement avec le reste de l'année. L'état d'esprit des gens change, malgré la colère de certains, la faim au ventre des autres et les nerfs qui lâchent pour une large part de la société. Dans l'ensemble, quand la nuit pointe du nez, on coule dans des eaux claires ou troubles, mais toujours avec cette faculté de vivre les paradoxes sans se préoccuper du reste. Les cartes raflent la mise Même ceux qui n'aiment pas le jeu des cartes, en deviennent des accros. Et pas seulement pour jouer et tuer le temps. Non. Il faut parier, ne serait-ce que pour un verre de café, une bouteille de limonade ou un sandwich. Les cafés affichent complet après le F'tour. On se donne rendez-vous entre amis et on entame d'interminables partis de kamra où le bruit et les engueulades le disputent aux coups bas et autres entourloupes. L'atmosphère est souvent plongée dans une chape de fumée avec des vociférations qui masquent tout le reste. On fume, on consomme du thé, du café, de la limonade et autres. On n'oublie pas de pousser les paris. «Cela donne du piquant aux soirées de cartes. Les gens aiment gagner et se défier. C'est connu. Mais au café, chaque ramadan, j'assiste à des scènes inoubliables. Il y a des amis qui se liguent contre d'autres groupes et décident de passer le mois à les plumer. Et il y en a d'autres qui s'en foutent de perdre, car c'est le jeu. Mais généralement, les mauvais perdants sont les plus beaux à surveiller». Humiliations, coups fourrés et autres taquineries. Le tout dans une ambiance qui peut parfois virer au vinaigre, mais souvent les choses restent bon enfant. On est au café pour jouer, à l'occasion rafler la mise, alors les problèmes, on les mets de côté. Business de circonstances Ramadan c'est aussi le mois des petites bricoles. Chacun y va de son cru. Mais le secteur qui reste porteur est celui du haschich. D'ailleurs, les services de police attestent que le plus grand nombre d'arrestations pour vente de cannabis, est enregistré durant le mois du ramadan. Encore une fois, les gens ont envie d'être ailleurs, fumer quelques joints et oublier les privations de la journée. Mais la roue tourne et l'estafette de la police n'est pas loin. Pour s'improviser bisness (dealer) il suffit de cent dirhams pour commencer. On achète un quart, quelques grammes que l'on revend dans la foulée, on s'en procure deux quarts qui filent à la vitesse de l'éclair et au bout de 24 heures, on a de quoi se payer le strict minimum pour devenir bisness. C'est-à-dire 25 grammes. C'est le début d'un mois de boulot et de jeu de piste avec la brigade des stups. Nombreux sont qui finissent le mois à Oukacha. Ceux-ci ne savent pas encore qu'on ne s'improvise pas impunément bisness. Mais ils vont l'apprendre sur le tas et à leurs dépens. D'autres savent comment la machinerie est rôdée et savent mettre un doigt dans l'engrenage sans le faire dérailler. Ils se font leur pécule. Et à la fin du mois sacré, ils changent de métier. Pour un bénéfice net de 50 dhs, il y en a qui risquent un séjour dans le trou. D'autres deviennent poissonniers et traînent à longueur de journée avec l'odeur de la sardine. À chacun sa combine, mais malin, celui qui file le mois en jouant des coudes, sans y laisser trop de plumes. Ramadan, ça coûte bonbon Cette année, les prix ont flambé. Le poisson et surtout la sardine dépasse la barre des 10 dhs, ce qui est le minimum syndical pour les consommateurs. Les petits merlans, les crevettes et les calamars, peuvent doubler de prix. Cela dépend du degré de liens que vous avez avec votre fournisseur. Les dattes affichent déjà 40 dhs. Il y en a aussi à 20 dhs, mais il faut les aimer dégoulinantes. Sinon le top du top plafonne à plus de 120 dhs. Les figues sèches locales coutent 40 dhs, et pour les Turques il faut compter 70 dhs le kilo et plus. Cela peut atteindre les 80 DH. Amandes, noix et autres chhiwates, c'est une affaire de bourse. Entre 100 et 120 dhs, le kilo, ce n'est pas tout le monde qui aura des fruits secs à sa table pour le F'tour. Le lait, on en trouve partout, et les consommateurs craignent toujours les pénuries, comme c'est toujours le cas durant le ramadan. Restent les légumes. Cela dépend des quartiers. À Hay Mohammadi, les tomates ne vont pas au-delà de 3 dhs, parfois 2 dhs. Mais la pomme de terre atteint les 5 dirhams. La chebakkya, elle, va jusqu'à 100 dhs. Mais on en trouve dans des versions rudimentaires à 20 dhs. Les pois chiches coûtent entre 10 et 13 dhs, et les lentilles restent dans cette marge aussi. Ce qui veut dire qu'une bonne harira, reviendrait cher.