«La situation actuelle du secteur de l'éducation et de la formation nécessite de marquer une halte pour un examen de conscience objectif permettant d'évaluer les réalisations accomplies et d'identifier les faiblesses et les dysfonctionnements existants». Le constat fait par SM le Roi Mohammed VI, lors d'un discours à la Nation à l'occasion du 60ème anniversaire de la glorieuse Révolution du Roi et du Peuple, mardi 20 août 2013, est clair et net. Pour sortir ce secteur de l'ornière, le Souverain a décidé, en application des dispositions transitoires prévues dans la Constitution, d'opérationnaliser le Conseil supérieur de l'enseignement dans sa version actuelle, afin d'assurer l'évaluation des réalisations accomplies dans le cadre de la décennie de la Charte nationale de l'éducation et de la formation et de se pencher sur ce grand chantier national. Le jour même de ce discours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a reçu, au Palais royal à Rabat, le professeur Omar Azziman que le Souverain a nommé président délégué du Conseil supérieur de l'enseignement. Lors de cette audience, S.M. le Roi a donné ses Hautes orientations au professeur Azziman, l'appelant à se pencher sur le chantier déterminant du secteur de l'enseignement dans notre pays, en procédant notamment à l'évaluation de la décennie de la Charte nationale de l'éducation et de la formation et en formulant des avis au sujet des différentes questions relatives à ce domaine, et ce, dans le cadre d'une large concertation avec les différents acteurs concernés. A cet égard, il faut rappeler que dans un discours royal de l'année dernière, à l'occasion de l'anniversaire du 20 août, SM le Roi Mohammed VI avait défini les grandes lignes de la réforme du système éducatif, tout en appelant à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives au Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. «Pour donner une impulsion au secteur de l'éducation et de l'enseignement, avec ce que cela implique en termes de partenariat et d'engagement responsable, il faut activer la mise en œuvre des dispositions de la Constitution, relatives au nouveau Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Cette instance se doit d'apporter son concours pour pouvoir aborder avec succès ce tournant essentiel et décisif non seulement pour l'avenir des jeunes, mais aussi pour le devenir du Maroc en tant que pays et en tant que Nation», avait souligné le Souverain. Dans ce sens, SM le Roi Mohammed VI a mis l'accent sur le devoir de revoir l'approche et les méthodes en vigueur actuellement à l'école. Et ce pour passer d'une logique d'enseignement centrée sur l'enseignant et sa performance et limitée à la transmission des connaissances aux apprenants, à une autre logique fondée sur la réactivité des apprenants et axée sur le renforcement de leurs compétences propres et la possibilité qui leur est donnée de déployer leur créativité et leur inventivité, d'acquérir des savoir-faire et de s'imprégner des règles du vivre-ensemble dans le respect de la liberté, de l'égalité, de la diversité et de la différence. Le Souverain avait aussi invité le gouvernement à œuvrer dans ce sens en mettant l'accent sur la nécessaire réhabilitation de l'école publique et la mise à niveau de l'enseignement privé dans un esprit de synergie et de complémentarité. En ce qui concerne la formation professionnelle, SM le Roi Mohammed VI a souligné la nécessité d'apporter plus de soutien et d'encouragement à ce secteur. «De même, les travaux manuels et les professions techniques, dans leur acception la plus large, doivent être réhabilités. Il faut être fier de les pratiquer et de les maîtriser, comme le préconise, en substance, le Hadith de Notre aïeul, le Prophète Sidna Mohammed-Paix et salut sur Lui- : nul n'a jamais mangé meilleur aliment que celui provenant du travail de sa main», a noté le Souverain.