Les cimentiers tirent la sonnette d'alarme. Leur secteur souffre de plus en plus. Le marché du ciment a du mal à pallier les dysfonctionnements dont il souffre. Une situation dans laquelle baigne le secteur, dont 50 % de son chiffre d'affaires alimente annuellement les caisses de l'Etat sous forme de divers impôts et taxes. Et pourtant, les professionnels soulignent qu'aucune avancée n'a été enregistrée à ce jour. «Depuis plus d'un an, les réunions se succèdent avec les pouvoirs publics sans que des solutions soient apportées aux dysfonctionnements qui se sont installés, aggravés par les dispositions et taxes instaurées par la loi de finances 2013», souligne dans ce sens l'Association professionnelle des cimentiers. Une telle situation a entraîné, selon les professionnels, un surenchérissement du coût de la construction. Un accroissement évalué à 25 %, impactant ainsi les secteurs des matériaux, du BTP, de l'immobilier et des activités qui leur sont associées. Autre effet de malaise : la baisse continue des indicateurs de ventes et de consommation du ciment. Les perspectives pour cette année n'augurent d'aucune reprise. Le repli persistera et s'aggravera davantage. «Tout porte à croire que l'on s'achemine vers un score analogue en 2013 et ce d'autant plus que les périodes à venir sont caractérisées par une baisse d'activité due au Ramadan, aux chaleurs et congés, aux fêtes d'Aïd El Fitr, et Aïd Al Adha, aux intempéries de fin d'année», confirment les professionnels dans leur dernière communication. Et d'ajouter que «jamais le secteur du ciment n'a connu deux années de baisse successives, soit -1,6 % en 2012 et une perspective entre -5 et -10 % en 2013». Craignant de voir la crise s'installer durablement, les cimentiers appellent à prendre des décisions vigoureuses. Un sursaut est donc indispensable impliquant ainsi les pouvoirs publics à donner plus de visibilité, de réinstaller la confiance et renouer avec le dynamisme qui le caractérisait jusqu'en 2011. Rappelons que le niveau de vente du ciment à fin juin a affiché un repli. La baisse est évaluée au premier semestre de l'année en cours à 12,59 %. Par région, la ventilation des évolutions des ventes de ciments laisse paraître que la région de Guelmim-Smara a accusé la plus forte baisse des ventes de ciment sur tout le Royaume au cours du premier semestre 2013. Les ventes ont regressé de 48 % passant de 174.580 tonnes à fin juin 2012 à 90.851 tonnes à fin juin de l'année en cours. Pour sa part, la région du Grand Casablanca qui détient un volume des ventes de ciment de 1,229 million de tonnes au premier semestre 2013 a enregistré un recul de 15,5 %. Par contre, la région Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra aura consommé au premier semestre 2013 pour près de 187.484 tonnes de ciment contre seulement 158.503 tonnes à la même période en 2012, marquant, ainsi, la hausse la plus importante de ventes de ciment du Royaume estimée à 18,3 %.