Nous sommes dans la ville du phosphate, Khouribga. Par hasard, un jeune homme a découvert, ce matin du mercredi 5 juin, sur la terrasse de toilettes abandonnées donnant sur la voie ferrée, non loin du pont du boulevard Moulay Youssef, le cadavre d'un adolescent, gisant dans une mare de sang. Alertés, les éléments de la police judiciaire se dépêchent sur les lieux. D'abord, ils remarquent que le cadavre ne porte pas de pantalon. Ensuite, ils constatent que l'arrière de la tête était fracassé. A côté du cadavre, ils trouvent une pierre maculée de sang et une bouteille d'eau-de-vie. Par l'intermédiaire des SDF qui fréquentaient ce lieu, ces limiers sont arrivés à identifier la victime. Il s'agit d'Ismaïl, âgé de quinze ans, issu d'une famille indigente demeurant dans la périphérie de la ville de Khouribga. Après avoir évacué le cadavre vers la morgue de l'hôpital Hassan II pour être autopsié, une enquête policière a été diligentée. Six heures plus tard, le mis en cause a été identifié. Il s'agit d'Achraf, âgé de vingt-et-un ans, qui a été épinglé, le même jour, alors qu'il sortait du bain maure. Dans ses affaires, les limiers saisissent un pantalon où il y a encore des traces de sang. Devant cette preuve accablante il s'est mis rapidement à table. Il a affirmé avoir l'habitude de rencontrer Ismail et de prendre ensemble quelques gorgées d'eau-de-vie tout en inhalant de la colle à dissolution. Il a ajouté qu'il abusait d'Ismail une fois enivrés. Sauf que cette fois il s'est abstenu sans raison apparente, ce qui l'a mis hors de lui. Il s'est ainsi saisi d'une pierre et lui a fracassé la tête pour abuser de lui ensuite. Il a avoué que deux commerçants abusaient également d'Ismail contre quelques dirhams. Les deux commerçants ont été arrêtés mais ils ont tout nié. Et pourtant, le parquet général près la Cour d'appel de la ville les a gardés en détention préventive avant d'être jugés en compagnie de Achraf.