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Mort pour le reliquat de la dot
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2004

Avec le concours de son père sexagénaire, avec lequel il s'enivrait, un quadragénaire, a tué le mari de sa sœur à coups de pierre. Le mobile : un différend à propos du reliquat de la dot que la victime devait verser à sa belle-famille.
Mardi 23 novembre 2004. Il était 23h quand le téléphone de la salle de trafic du service préfectoral de la sûreté d'Oujda a sonné. “Qui est à l'appareil?“. L'interlocuteur a voulu rester anonyme. Peu importe, car le plus important pour le policier en charge de la salle de trafic, c'est l'information. Son interlocuteur l'a informé que le cadavre d'un individu de sexe masculin a été trouvé au quartier Al-Qods, près de la forêt Maâfa.
Alerté, le parquet général près la Cour d'appel de la même ville a donné ses instructions pour que les éléments de la brigade qui effectuait sa ronde routinière dans les parages se rendent aussitôt au quartier en question pour entamer les investigations, en attendant l'arrivée des éléments de la brigade policière qui étaient de permanence. Sur les lieux, les badauds étaient attroupés autour du corps recouvert d'un drap. Le chef de la brigade l'a enlevé pour jeter un coup d'œil sur le cadavre. Il a remarqué que la tête était fracassée, le visage déformé et les vêtements maculés de sang. Une Fiat Uno, au pare-brise cassé, était garée à proximité. Qui l'a tué ? demande-t-il en s'adressant aux badauds. Quelques-uns lui ont expliqué que le veilleur de nuit, avec l'aide d'autres personnes, avait arrêté un suspect qui serait l'assassin. Ils l'ont immobilisé après l'avoir passé à tabac. Ils se trouvent près du lotissement Ch'rif Taher, lui disent quelques curieux. En se dépêchant sur ce dernier lieu, ils ont remarqué la présence d'une personne, la quarantaine, blessée. “Je l'ai arrêté après avoir remarqué que ses vêtements étaient maculés de sang“, a expliqué le veilleur de nuit, qui n'a assisté ni à l'accrochage, ni à la bagarre entre la victime et l'auteur présumé du crime.
L'homme qui était entre les mains du veilleur de nuit était dans un état d'ivresse avancé. Qui était-il ? Etait-ce vraiment lui qui a tué le défunt ? Si oui, pourquoi ? Sinon, qui l'a donc tué ? Des questions auxquelles l'homme arrêté ne peut répondre qu'après avoir cuvé son vin. Le lendemain matin, mercredi 24 novembre, l'homme arrêté a ouvert les yeux. En tournant sa tête à gauche et à droite, il s'est rendu compte qu'il n'était pas chez lui, mais bien au commissariat de police. Qui a tué B.B ?, lui demande le chef de la brigade. Perturbé, le mis en cause, A.A, 40 ans, a avoué avoir frappé la victime, sans avoir l'intention de la tuer. Pourquoi ? D'abord, B.B, 52 ans, est le beau-frère de A.A. C'est le mari de sa sœur. Ils se sont rencontrés le mardi et se sont mis d'accord pour acheter des bières et deux bouteilles de vin afin de passer quelques moments près de la forêt Maâfa.
B.A, le père de A.A et beau-père de B.B, les a accompagnés. Il n'éprouvait aucune gêne à s'enivrer en leur compagnie. Il était 19h quand ils se sont rendus sur les lieux, à bord de la Fiat Uno de A.A. D'un verre à l'autre, la conversation entre B.A et son beau-fils, A.A a cédé la place au sujet du reliquat de la dot de sa fille, qui est de l'ordre de trois mille dirhams. “Il faut que tu me verses le reliquat de la dot de ma fille“, lui a réclamé son beau-père. B.B lui a répondu qu'il n'avait pas cette somme et qu'il allait la verser à sa femme une fois qu'il l'aurait. Le beau-père a insisté que cet argent devait revenir au tuteur et non pas à sa fille. D'un mot à l'autre, le ton a monté d'un cran entre le beau-père et le beau-fils pour céder la place aux coups. Aussitôt, le beau-frère est intervenu en descendant de la voiture et, se saisissant d'une grosse pierre, il a commencé à frapper la tête de B.B.
Peu de temps après, ce dernier a rendu l'âme. Le beau-père a pris la fuite, mais son fils a été intercepté par le veilleur de nuit. Après avoir dressé un P.V pour les déclarations du beau-frère, les limiers se sont rendus à leur maison pour arrêter le beau-père. Les deux hommes ont été traduits devant la Cour d'appel d'Oujda poursuivis pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner et ivresse.


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