La campagne de lutte contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public continue. Favorablement accueillie par l'opinion publique il y a quelques semaines, la manière de procéder des services de la wilaya du Grand Casablanca suscitent aujourd'hui des mécontentements. La désorganisation est derrière la majorité des problèmes du Grand Casablanca. C'est un fait. Driss Benhima tient fermement à ce que l'autorité doit être de nouveau présente dans la ville. Objectif, veiller au respect de la loi et des droits des citoyens. C'était le point de départ de la campagne de lutte contre l'occupation du domaine public. Ainsi les trottoirs envahis pendant longtemps par les tables des cafés, et les différents matériaux et marchandises débordant des boutiques et des établissements commerciaux, sont sur le point d'être libérés. Il est clair que l'évacuation de la voie publique passe avant tout autre considération car elle permet à la ville de respirer sauf qu'il y aura sûrement des retombées négatives sur l'activité dans certains secteurs. La désorganisation est derrière la majorité des problèmes du Grand Casablanca, comme l'avait dit le wali. Mais apparemment, les tentatives d'y remédier ne sont pas moins désorganisées. En tous cas certains propriétaires de restaurants et d'autres sites privilégiés par les riverains de la ville autant que par les visiteurs, ont déclaré qu'ils sont sur le point de fermer boutique. Les espaces détruits par les services de la wilaya sont justement les plus prisés par les clients. Les propriétaires sont obligés de réduire leurs effectifs en renvoyant une partie de leurs employés. Ils protestent contre la manière dont est appliquée la nouvelle procédure. Un directeur de restaurant de la capitale économique ne cache pas sa déception « Je suis profondément choqué par ces descentes à l'improviste des services de la wilaya détruisant cadrages, matériel et décor. Certes, tout ceci se trouve sur la chaussée, mais cela ne dérange nullement la circulation et c'est là où les clients se sentent à l'aise. » explique-t-il. En d'autres termes, il faudrait observer une distinction entre ce qui est nuisible et ce qui ne l'est pas. Histoire de commencer par le plus urgent au lieu d'une opération ouragan qui emporte tout devant elle. D'autres propriétaires de cafés modernes déclarent en revanche qu'il leur était suggéré de réaménager le look de leurs établissements s'ils comptent préserver la partie débordante sur la chaussée. Ils ne gênent pas la circulation des piétons. En payant les redevances aux services compétents, ils peuvent ainsi occuper une partie de l'espace public d'une façon légale. Moralité, on ne peut pas faire d'omelette sans casser d'œufs. Seulement, le risque est gros que l'omelette soit inconsommable faute d'ingrédients et du degré du feu sur lequel on la fait cuire.