Certaines victimes de la campagne contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public à Casablanca viennent de déposer des plaintes contre le wali et la wilaya de Casablanca. La campagne de lutte contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public, favorablement accueillie au départ par les différentes composantes de la société casablancaise, a fini par la provocation des remous dans le secteur des professionnels. Ces derniers ne cachent pas leur colère à propos des dégâts occasionnés par cette opération. Surtout que dans certains cas, les services de la wilaya de Casablanca ont procédé à la démolition des espaces, qui ne donnent pas sur la voie publique et qui ne dérangent pas non plus la circulation des piétons et des automobilistes, objectif principal de la campagne en question. En outre les exploitants de ces espaces disposent des contrats, en bonne et due forme, signés, il y a plusieurs années, entre la wilaya et les propriétaires, leur permettant l'exploitation de ces espaces en contrepartie des redevances qu'ils versent mensuellement à la wilaya. Après des réclamations auprès des services de la wilaya de Casablanca, les victimes de cette opération ont adressé des correspondances pour abus administratif au wali de la capitale économique et dont des copies ont été envoyées au ministre de l'Intérieur, au Premier ministre et au cabinet de Sa Majesté le Roi. Passé un délai de soixante jours, c'est une autre étape de ce processus qui est déclenchée. C'est l'étape de saisir la justice. En effet, des plaintes viennent d'être déposées auprès du tribunal administratif de Casablanca. Environ cinq uniquement dans la préfecture de Casablanca-Anfa. D'autres professionnels attendent seulement l'expiration de ce délai pour saisir, à leur tour, le tribunal. Le procès, explique un avocat au barreau de Casablanca, consiste, selon l'article 515 du code de la procédure civile, à déposer la plainte contre l'Etat marocain au nom du Premier ministre et dont les parties évoquées sont, le ministre de l'Intérieur, le wali du Grand Casablanca et le procureur général. En ce qui concerne la suite de la procédure, à savoir les cas où le tribunal pourrait se déclarer incompétent ou refuserait la plainte pour vice de forme, l'avocat souligne que le parquet traiterait chaque cas selon ses particularités et les pièces justificatives jointes au dossier. En fonction de ces paramètres, précise-t-il, le parquet décidera et évaluera les indemnités pour les dommages causés aux victimes. Selon certains professionnels qui se sentent lésés par cette opération, les dégâts s'élèvent à plusieurs millions de centimes. Les espaces démolis sont les plus prisés par les clients. Les propriétaires ont été obligés de réduire leurs effectifs en renvoyant une partie de leurs employés. Ces derniers ont également déposé des plaintes contre leurs employeurs pour licenciement abusif. Cela revient à dire que les tribunaux de Casablanca seront inondés, dans les prochaines semaines, par les plaintes relatives aux différents cas de la campagne contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public. Il est vrai que la désorganisation, notamment en ce qui concerne l'espace public, a été derrière beaucoup de problèmes dans la capitale économique, depuis longtemps. C'est un constat. Mais lorsque les démarches entreprises pour y remédier seraient caractérisées, dans certains cas, par la désorganisation, la campagne aura des répercussions négatives sur le secteur.