Après l'étape des réclamations à propos de la démolition de certains espaces dans le cadre de la campagne contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public, les victimes saisissent la justice. La procédure suit son cours. Les victimes de la campagne contre l'occupation illégale et anarchique de l'espace public à Casablanca ne savent plus à quel saint se vouer. « Aucune administration ne répond à nos doléances. Plusieurs réclamations ont été adressées aux responsables et l'on attend toujours ». C'est en ces termes que s'exclame le gérant d'un café au parc de la Ligue arabe. En effet, cette campagne, qui a été favorablement accueillie lors de son lancement par le public casablancais continue de faire du bruit dans le secteur des professionnels. Surtout que dans certains cas, les services de la wilaya ont procédé à la démolition des espaces qui ne donnent pas sur la voie publique et qui ne provoquent aucun dérangement pour la circulation des automobilistes et notamment des piétons, objectif principal de la campagne en question, et sans prendre en compte les documents signés entre les deux parties, la wilaya et les propriétaires, il y a plusieurs années, en contrepartie des redevances versées mensuellement à la wilaya. Après ce bras de fer, les propriétaires ont cessé le paiement de la location. C'est dire que des intérêts vont s'accumuler pour alourdir la charge. Laquelle est déjà au rouge à cause des problèmes occasionnés par la démolition d'une partie stratégique de certains établissements et le renvoi du personnel qui y travaille au chômage. Les réclamations adressées dans ce sens aux services de la wilaya de Casablanca se heurtent, selon un gérant de café, à la sourde oreille. Chose qui a poussé certains d'entre eux à adresser des correspondances à propos de cet état de choses au Wali de la capitale économique et dont des copies ont été envoyées au ministre de l'Intérieur, au Premier ministre et au cabinet de Sa Majesté le Roi. La procédure n'a débouché sur aucune solution, une indemnisation à l'amiable, par exemple, qui arrange les deux parties. Une fois ce canal est usé, les victimes saisissent la justice. Elles déposent des plaintes, selon l'article 515 du code de la procédure civile, contre l'Etat marocain au nom du Premier ministre et dont les parties évoquées sont, le ministre de l'Intérieur et le wali du Grand Casablanca. Ces plaintes ont été déposées au tribunal administratif et au tribunal commercial de Casablanca. Un autre parcours de combattant, quelles que soient les conditions, souligne un gérant de café, affirmant que les dégâts occasionnés par cette campagne s'élèvent à plusieurs millions de centimes et des centaines d'employés renvoyés à la rue. Dans la plupart des cas, les espaces démolis sont les plus prisés par les clients. En plus, ces propriétaires, qui poursuivent la wilaya devant la justice, sont à leur tour poursuivis par leurs employés licenciés à l'occasion. Ils ont été obligés de réduire leurs effectifs en vue d'épargner des charges et voilà d'autres, encore supérieures, qui sont occasionnées par la procédure. C'était un dilemme.