Devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l'organisation internationale, Antonio Guterres a présenté, lundi, les priorités auxquelles il compte s'atteler, en partenariat avec les parties prenantes, pour réaliser l'objectif ultime: un monde plus sûr, plus pacifique et plus durable. Intervenant lors d'une session plénière de l'AG de l'ONU, en présence de son président, Csaba Ko ro si et des représentants des Etats membres, le chef de l'ONU a d'emblée mis en garde contre le risque d'une guerre « plus large » dans le monde, en insistant sur la nécessité pour chaque pays de remplir ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies. A la lumière de cet engagement, le droit à la paix sera garanti, a-t-il estimé, relevant qu'il est temps de transformer « notre approche à la paix » en réaffirmant l'adhésion à la Charte en accordant une place de choix aux droits de l'homme, à la dignité et à la prévention. Cette entreprise requiert, selon lui, une vision holistique du continuum de la paix qui identifie les causes profondes et empêche les germes de la guerre de se propager. Pour M. Guterres, cette vision doit favoriser la prévention des conflits et la réconciliation, et promouvoir le maintien de la paix et l'inclusion des femmes et des jeunes dans ce processus. Dans ce cadre, il a indiqué que son Nouvel agenda pour la paix renferme des éléments de réponses visant notamment "à revitaliser l'action multilatérale pour un monde en transition et une nouvelle ère de concurrence géostratégique". Cet agenda doit aborder toutes les formes et tous les domaines de menaces, anciennes et nouvelles, a-t-il souligné, faisant savoir que l'ONU s'engagera davantage en faveur de la réforme des missions de maintien de la paix dont plusieurs manquent de ressources et font l'objet d'attaques récurrentes. Il a estimé que le Nouvel agenda pour la paix reconnaîtra la nécessité d'une nouvelle génération de missions d'imposition de la paix et d'opérations antiterroristes, dotées d'un financement garanti et prévisible. "Il est également temps de remettre le désarmement et la maîtrise des armements au centre des priorités en réduisant les menaces stratégiques des armes nucléaires et en travaillant à leur élimination définitive", a-t-il dit, ajoutant que les pays dotés de l'arme nucléaire doivent renoncer à l'utilisation de ces armes inadmissibles. "Nous devons mettre fin à la menace posée par les 13.000 armes nucléaires détenues dans les arsenaux du monde entier", a-t-il insisté. Evoquant la "l'échec" du système financier et économique international, M. Guterres a souligné que l'architecture financière mondiale est au cœur du problème, alors qu'elle devrait être le moyen par lequel la mondialisation profite à tous. "L'architecture financière mondiale n'a pas besoin d'une simple évolution. Elle a besoin d'une transformation radicale. Il est temps pour un nouveau moment de Bretton Woods", a-t-il souligné, appelant à un nouvel engagement pour placer les besoins pressants des pays en développement au cœur de toute décision et de tout mécanisme du système financier à l'échelle mondiale. Dans ce sens, il a plaidé pour une nouvelle architecture de la dette qui englobe l'allégement et la restructuration de la dette des pays vulnérables, y compris ceux à revenu intermédiaire dans le besoin, en s'appuyant sur l'élan du Programme de Bridgetown 2022 pour la réforme de l'architecture financière mondiale. Le SG de l'ONU a, en outre, estimé qu'il est toujours possible de "sauver" les objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030, en commençant par le sommet des pays développés prévu en mars et le sommet des ODD en septembre prochain. "A mi-chemin de 2030, les ODD disparaissent dans le rétroviseur", a-t-il regretté, insistant que les pays doivent participer au prochain sommet des ODD avec des "repères clairs" pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion et faire progresser l'égalité des sexes. M. Guterres a indiqué que le monde doit s'unir pour mobiliser d'urgence les ressources nécessaires afin de permettre aux économies en développement de financer des investissements dans la qualité de l'éducation, les soins de santé universels et la préparation aux pandémies, le travail décent et la protection sociale. Concernant la "guerre insensée menée contre la nature", le responsable onusien a souligné la nécessité de mettre un terme à cette menace qui mène la planète vers une température meurtrière de 2.8 degrés, ajoutant que "2023 doit être une année d'action climatique révolutionnaire". "Les émissions mondiales doivent être réduites de moitié cette décennie et la justice climatique doit être atteinte", a-t-il dit, en prônant une action "plus ambitieuse pour réduire la pollution par le carbone en accélérant le passage des combustibles fossiles aux énergies renouvelables, en particulier dans les pays du G20″. ALdar : LA MAP