Le Parti des travailleurs (PT), l'une des principales formations de l'opposition en Algérie, a dénoncé une « répression d'une extrême violence », perpétrée par les autorités algériennes contre les manifestations populaires pacifiques hebdomadaires dans plusieurs wilayas du pays. « La répression d'une extrême violence qui a ciblé la quasi-totalité des wilayas où des citoyens sont sortis manifester pacifiquement comme ils le font depuis deux ans, est intolérable », a dénoncé le parti dans un communiqué. Il a précisé que « l'arrestation de centaines de citoyennes et citoyens, dont des journalistes, des responsables politiques consacre et institutionnalise la criminalisation et la judiciarisation de la pratique politique et de l'exercice de la profession de journaliste ». Le PT a appelé à la libération immédiate de tous les personnes arrêtées pour participation aux marches ou à cause de leurs positions politiques. Pour le Parti des travailleurs, les prétextes avancés par le gouvernement « pour justifier cette escalade répressive sont irrecevables car légalisant la confiscation de la liberté de manifester arrachée en octobre 1988 au prix de 500 vies humaines ». Il a rappelé à cet effet que le ministère algérien de l'intérieur avait publié un communiqué cette semaine pour imposer des conditions aux manifestations. « Cette marche effrayante à la -birmanisation- de l'Algérie est un danger mortel pour notre pays, pour son intégrité et sa souveraineté », a-t-il averti. Il a relevé que ce glissement dangereux est « indigne de notre pays car il le pousse dans la zone de très hautes turbulences ». « Mais quelle Algérienne et quel Algérien peut accepter que notre pays, meurtri par tant de tragédies, puisse renouer avec la violence ? », s'est interrogé le parti. Le semaine dernière, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) a réitéré sa vive préoccupation quant à la détérioration de la situation des droits humains et à la poursuite de la répression contre le Hirak dans ce pays maghrébin, dénonçant « le recours à la violence pour disperser les manifestations pacifiques » et « les arrestations arbitraires et la détention de personnes ayant exercé leurs droits à la liberté d'opinion, d'expression et de réunion pacifique ». « Nous sommes de plus en plus préoccupés par la situation en Algérie où les droits à la liberté d'opinion et d'expression, de réunion pacifique et de participation aux marches continuent d'être menacés » a dénoncé le porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville. Pour sa part, l'Union européenne a dit « suivre de près » les développements en Algérie et en particulier la situation des droits de l'Homme. D'après le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité Josep Borrell, qui répondait à une question d'une eurodéputée sur la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans ce pays, a précisé que le respect des libertés fondamentales et des droits de l'Homme est un élément essentiel dans les relations UE-Algérie. Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d'une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.