Les militants du Parti du Progrès et du Socialisme se préparent à aller au huitième congrès national en rangs unis autour d'un projet politique ambitieux. Ce projet qui reprend les idées phares du nouveau contrat politique proposé en février 2008, fait assumer au Parti un rôle pédagogique qui essaye de tirer le niveau de la pratique politique vers le haut. Au jour d'aujourd'hui, on est à J-4. Le compte à rebours pour la tenue du huitième congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme a effectivement déjà commencé. Si la succession du secrétaire général Ismaïl Alaoui n'a pas encore été tranchée, car plusieurs candidats sont déjà en lice, à savoir Abdelhafid Oualaalou, Saïd Saâdi et Nabil Benabdallah, les documents du congrès sont déjà ficelés et font l'unanimité de tous les PPSistes. Le projet politique annonce les contours d'une nouvelle époque que le Parti d'Ismaïl Alaoui veut traduire en une phase de normalité démocratique qui exige la confirmation de l'orientation démocratique et moderniste du pays. Le PPS examine les voies et les moyens nécessaires pour accélérer la transition du consensus historique et accéder à la normalité démocratique. Cette transition requiert, selon le PPS, la mise en place d'objectifs clairs et des buts politiques précis, autour desquels convergent les courants politiques actifs du pays, dans le cadre d'un nouveau contrat politique. Ce nouveau contrat proposé par le PPS, lors de la Conférence nationale tenue en février 2008, vise la mise en place d'une nouvelle génération de réformes à même de dépasser les échecs pour l'édification d'une société démocratique et moderniste. C'est un engagement moral consensuel des forces vives du pays autour de choix démocratiques stratégiques de la nation et des réformes politiques, constitutionnelles, économiques, sociales et culturelles, rejoignant les conclusions du rapport du cinquantenaire, ainsi que celles du rapport de l'Instance Equité et Réconciliation. En tête des réformes proposées par le PPS, on trouve la révision de la Constitution. Cette révision vise à préciser clairement les attributions de l'institution royale, du gouvernement et du parlement, de garantir l'indépendance du conseil supérieur de la magistrature, de constitutionnaliser la langue amazighe, de consacrer la primauté du droit international sur la législation nationale, de renforcer la protection constitutionnelle des droits de l'Homme et de l'égalité. Cette révision qui doit se faire, selon le document politique, en parfaite harmonie avec l'institution monarchique, concerne, également, l'autonomie dans les provinces sahariennes, ainsi que la régionalisation élargie en tant que nouveau mode de gouvernance devant concerner toutes les régions du Maroc. Le nouveau contrat politique doit également porter sur l'élargissement de l'espace des libertés publiques, la protection de l'intégrité et la dignité des individus, la liberté du choix des convictions intellectuelles, politiques et religieuses. Il doit également prévoir l'extension du concept des droits de l'Homme aux droits civiques, économiques, sociaux et culturels et au droit de la femme à l'égalité avec l'homme, à garantir les droits de l'enfant et des personnes à besoins spécifiques et à jeter les bases d'un régime représentatif plus crédible et plus efficient. Le nouveau contrat prévoit également de mettre les moyens à mêmes d'assurer le développement économique, notamment en veillant à la complémentarité entre les secteurs public et privé, en renonçant à l'économie de rente et en jetant les fondements de l'Etat de droit dans le domaine économique. Il prévoit tout autant d'oeuvrer pour de véritables équilibres sociaux en réduisant les inégalités de classe et répondant aux besoins essentiels des citoyens en termes d'emploi, d'enseignement, de santé et de culture. Reconnaître la diversité culturelle et la pluralité linguistique du Maroc et parvenir à un consensus autour des normes de la pratique médiatique sont les piliers fondamentaux du nouveau contrat politique que le PPS défend dans son document présenté au Huitième congrès qui se tient du 28 au 30 mai à Bouznika sous le thème «Une nouvelle génération de réformes pour le Maroc de la Démocratie».