L'institut Amadeus en collaboration avec le club entreprendre a présenté lundi 2 mai à Casablanca les résultats du livre blanc sur le système éducatif et les classes moyennes au Maroc. Le débat a porté sur les moyens par lesquels on devrait procéder pour améliorer le rendement de l'école marocaine. Le système éducatif permette-t-il l'ascension de la classe moyenne au Maroc ? Telle est la problématique à laquelle s'est attelé chercheurs et universitaires, lundi 2 mai, à Casablanca, lors de la présentation du livre blanc édité par l'institut Amadeus, en collaboration avec le club Entreprendre. Brahim Chedati, chercheur en économie de l'éducation a tenu à préciser que ce travail de recherche s'est basé en prime abord sur des données officielles du MEN et des rapports réalisés par le HCP et le CSE. Les participants ont été unanimes sur le fait que notre système éducatif ne remplit point la mission de garantir une égalité des chances entre tous les citoyens, et faire de l'école un levier de promotion sociale pour la classe moyenne. Lors de son intervention, Amina Refass, consultante dans le domaine de la formation continue, a étalé les grands axes de cette recherche. Gross modo, ce travail collectif se résume en trois grandes lignes. La première consiste à élaborer un socle de connaissances et de valeurs communes aux classes moyennes. En fait, le véritable enjeu auquel est confronté le Maroc, c'est de rapprocher les classes moyennes par le biais de l'éducation. Argumentant ses propos par les recommandations contenues dans le livre blanc, Amina Refass estime que trois pistes sont obligatoires. D'abord, veiller à garantir l'accès à l'éducation. Plusieurs mesures devraient être prises dans ce sens, notamment durant l'étape préscolaire, où les conditions de la socialisation scolaire devraient être harmonisées dès l'enfance. Qui plus est, l'Etat doit veiller à mettre en place un système équitable, garantissant aux citoyens les moyens financiers. Le deuxième axe a porté sur le contenu des programmes scolaires et la méthodologie adéquate pour la transmission du savoir. Il n'en demeure pas moins que la qualité du système éducatif laisse à désirer, et ce pour plusieurs raisons : conditions matérielles désastreuses, méthodes pédagogiques obsolètes, problèmes de langues, surtout après l'arabisation de l'enseignement, entre autres. En effet, les contenus des programmes doivent être adaptés à la réalité économique, tout en offrant aux élèves un développement personnel, et un esprit d'initiative entrepreunariale. Autre point souligné, celui de l'ingénieurie de la formation. En d'autres termes, un système éducatif efficace doit être axé sur la mise en situation, et des démarches de projets. Le but escompté est celui de faire de l'élève, non seulement un acteur passif, mais aussi un élève producteur de connaissances. Cependant la réussite d'un tel projet requiert une mobilisation nationale impliquant tous les acteurs. Pour sa part, Latifa El Abida, Secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement scolaire, a focalisé son intervention sur le programme d'urgence de la réforme de l'enseignement et les diverses mesures opérationnelles prises pour réussir un tel chantier. Mais cela n'est point suffisant selon Rachid Belmokhtar l'ex ministre de l'Education nationale. Il ajoute que le véritable problème de la réforme du système éducatif marocain est celui de l'applicabilité des réformes. Soulignant que le document de 1997 contient des mesures remarquables qui sont restés au placard. En fait, toujours selon lui, le défi que doit relever l'école consiste à former les citoyens de demain.