Depuis déjà quelques moments, une vingtaine d'associations du quartier Anza, relevant de la commune urbaine d'Agadir s'oppose énergiquement contre la décision communale de céder le terrain du célèbre Bloc B à la Régie Autonome MultiServices d'Agadir (RAMSA). En effet, selon un communiqué rendu public par les signataires de la pétition émanant des structures associatives plaignantes, le conseil de la commune du mandat précédent avait approuvé, le 3 mars 2007, lors de sa session ordinaire du février, la cession d'un lot communal privé au titre foncier S/45996, suite à une demande de la RAMSA, en vue d'édifier une station de pré-traitement et de l'assainissement liquide provenant des quartiers de Talborjt, de la ville nouvelle, du port de pêche, du port commercial, de la zone industrielle d'Anza et des communes de Taghazout et d'Aourir... Cette décision a été couronnée, d'après le communiqué dont on dispose d'une copie, par l'adoption du procès verbal d'expertise du comité administratif d'évaluation, réuni à la Wilaya le 1 juin 2009 qui a arrêté le coût du m2 à 200 DH. Les membres de associations qui viennent de transmettre des requêtes aussi bien au Wali de la région Souss Massa Drâa qu'au président du conseil communal d'Agadir, estiment que le comité d'évaluation s'est basé sur des considérations selon lesquelles le lot de terrain, objet de demande de la RAMSA est dépourvu d'équipements, le projet en question vise à favoriser la dépollution au nord d'Agadir dans le cadre de la seconde tranche de l'assainissement liquide du Grand Agadir pour l'amélioration de l'état environnemental d'Anza, caractérisé par une série de déversements directs des eaux usées dans la mer sans traitement au préalable et enfin l'urgence que revêt la réalisation de ce projet prévu en été 2009. Toutes ces données soumises au conseil communal pour approbation, sont donc considérées par les plaignants comme une atteinte au plan directeur de l'assainissement liquide du Grand Agadir, en dépit de la mise en oeuvre des travaux de la deuxième tranche spécifique aux côtes d'Anza visant à la collecte des eaux ménagères et leur acheminement dans l'embouchure du quartier industriel d'Anza, à travers un canal de 3,5 kms, à proximité de l'usine Oued Souss de conserves, avec un montage financier à hauteur de 190 000 000 DH. Le marché de collecte et de pompage revenait à la société CEGELEC, alors celui des canaux de l'assainissement des quartiers de Tddart et de Hassania est destiné à la compagnie SOMATRAC. Pourquoi les travaux du canal ont-ils été interrompus, alors qu'ils devaient être achevés fin 2004 ?, s'étonnaient les signataires. Ces derniers interprètent ce comportement comme une volonté manifeste de la RAMSA de s'approprier une assiette foncière dans le but de s'octroyer la subvention de la banque européenne de l'investissement, à des fins «hégémoniques», loin du souci de lutte contre la pollution, d'autant plus qu'il est question d'annexer de la clientèle à Taghazout et Aourir du moment que le projet touristique prévu entre Tamraght et Taghazout a échoué et que le quartier industriel d'Anza est censé être déménagé à l'horizon 2012. Dans le même ordre d'idées, les plaignants affirment que le titre foncier S45996 est celui du lotissement Al Wahda, que la superficie du lot de terrain objet d'affectation P4 relevant du titre précité s'élève à 3h75a70ca et non pas 1,5ha, que le plan d'aménagement adopté a décidé que le lot est urbanisable, sachant que le conseil communal précédent avait réalisé un immeuble type destiné à caser les bidonvillois du quartier Bloc B (voir photo), que le plan directeur de l'assainissement liquide du Grand Agadir 1998/2010 est clair et ne souffre d'aucune ambiguïté, mais, il a été modifié par la RAMSA. Les plaignants qui comptent s'opposer à cette cession par tous les moyens estiment également que les études présentées par la Régie sont dépassées et n'ont pas été actualisées au vu des nouvelles donnes, tout en craignant que si l'objectif vise à déplacer l'embouchure des deux ports dont le débit atteint 260 litres/seconde en direction d'Anza, cette opération accentuerait la pollution des plages d'Anza et non son éradication. Les victimes réclament alors l'arrêt de la procédure d'exécution auprès des autorités compétentes afin de préserver ce terrain communal et d'éviter aux habitants du quartier davantage de frustrations et de malheurs.