Nabil El Bousaadi Le renoncement de Joe Biden à un nouveau mandat présidentiel, la tentative d'assassinat de Donald Trump, la perturbation de l'ouverture des Jeux Olympiques Paris 2024 par toute une série d'actes de sabotage contre le réseau ferroviaire français de trains à grande vitesse (TGV) ou encore le fameux discours par lequel Netanyahou a demandé au Congrès américain de le soutenir dans le combat «civilisationnel» qu'il mène contre la « barbarie » alors que les peuples du monde entier condamnent fermement le génocide qu'il conduit dans l'enclave palestinienne de Gaza, ont relégué, au second plan, la rencontre des ministres des Finances du G20 qui s'est tenue, ce vendredi 26 Juillet, à Rio de Janeiro, et dont les discussions doivent servir de base aux négociations qui auront lieu entre les chefs d'Etat et des gouvernements des plus grandes économies mondiales lors du sommet qui les réunira les 18 et 19 novembre prochains au Brésil. L'idée d'une taxation internationale étant au centre des débats des membres du G20 qui considèrent que « les inégalités de richesse et de revenu compromettent la croissance économique et la cohésion sociale et aggravent les vulnérabilités sociales », les ministres des finances des pays du G20, présents à la réunion de ce vendredi, se sont montrés soucieux de mettre en œuvre « des politiques fiscales efficaces, équitables et progressives ». Ainsi, bien que l'idée-même de créer un impôt minimum sur les plus grosses fortunes n'avait pas été du goût de tous les participants, un compromis a été trouvé puisqu'ils ont convenu de taxer davantage les plus riches. Mais, avec un G20 divisé entre les pays occidentaux et la Russie depuis le déclenchement de son offensive contre l'Ukraine entre, d'un côté, ceux qui voient, dans ce forum, une enceinte pertinente pour évoquer les guerres d'Ukraine et de Gaza et, de l'autre, ceux qui sont d'un avis opposé, la rédaction d'un communiqué commun était loin d'être aisée. Aussi, tout le mérite revient-il au pays-hôte qui a relevé le défi en parvenant à publier trois textes ; à savoir, une « déclaration » sur la fiscalité, un communiqué final beaucoup plus large et un document publié par la présidence brésilienne qui, tout en affirmant que certains pays « ont exprimé leurs vues sur la Russie et l'Ukraine et la situation à Gaza » rappelle, toutefois, que les « guerres et l'escalade des conflits » sont des facteurs de risques pour l'économie mondiale. Ainsi, la proposition brésilienne afférente à la création d'un impôt minimum sur les plus fortunés s'est heurté au rejet américain de négociations internationales sur le sujet car en considérant que la fiscalité est l'affaire de chaque pays, les Etats-Unis estiment que les plus fortunés ne doivent payer que leur « juste part » mais aussi à l'opposition de l'Allemagne qui récuse l'idée même d'un impôt négocié à l'échelle internationale. En conséquence, sans aller jusqu'à s'accorder sur un impôt mondial, les ministres des finances du G20 ont convenu, comme indiqué dans la déclaration sur la « coopération fiscale internationale » publiée à l'issue des travaux, de coopérer pour qu'au nom de la lutte contre les inégalités, les personnes les plus fortunées soient davantage taxées « dans le plein respect (toutefois) de la souveraineté fiscale ». Sachant, enfin, que, comme l'a déclaré l'économiste français Gabriel Zucman, c'est « la première fois, dans l'Histoire, que les pays du G20 s'accordent à dire que la manière dont nous taxons les super-riches doit être modifiée » et que, comme l'a rappelé le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, dont le pays préside, cette année, le G20, « du point de vue moral, c'est quelque chose d'important que les vingt nations les plus riches considèrent que nous avons un problème qui est d'avoir une fiscalité progressive sur les pauvres et non sur les riches », sur quoi débouchera le sommet des chefs d'Etat et des chefs des gouvernements du G20 qui aura lieu en Novembre prochain à Rio de Janeiro? Attendons pour voir…