Nabil Benabdallah inaugure les activités célébrant le 8 ème anniversaire du PPS Le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah, a lancé, mardi au siège du parti à Casablanca, les activités liées à la célébration du 80ème anniversaire de la fondation du parti. Voici la traduction de son intervention à l'ouverture de cette conférence, modérée par Aïcha Lablak, Aïcha Lablak, membre du bureau politique du PPS, modératrice de la conférence, à la quelle ont participé Abdelouahad Souhail, membre du bureau politique du PPS, Younes Firachine, membre du comité exécutif de la CDT, Mohamed Haitoum, membre du secrétariat national de l'UMT et Saïd Khamri, enseignant universitaire à la Faculté de droit à Mohammedia. Rappelons que le thème de cette conférence avait trait à « L'action syndicale et les mutations dans le monde du travail ». « Il m'est agréable de contribuer à l'ouverture de cette conférence à travers laquelle nous inaugurons une série de manifestations célébrant le 80ème anniversaire de la fondation du Parti du Progrès et du Socialisme, qui a été créé en novembre 1943. Le thème de cette conférence porte sur une question fondamentale aujourd'hui car il concerne le monde du travail et nous, en raison de nos orientations, nous sommes directement concernés par le monde du travail, et sommes concernés par la défense des questions des travailleurs où ils se trouvent. Cette conférence, « nous avons voulu l'organiser non-pas parce qu'il n'y aurait pas une idée pour s'arrêter sur les étapes les plus importantes du passé, peut-être que ceci aurait été instructif. Mais le plus instructif est de nous interroger aujourd'hui, en 2023, sur comment nous pourrons nous comporter et comment notre parti et les autres acteurs, surtout les syndicats, pourraient avoir l'approche idoine concernant les questions qui se posent ». Pour lui, le sujet est complexe et il est difficile de lui trouver des réponses préconçues. Il suffit de voir, afin de faire le lien avec l'actualité, ce qui se passe dans le secteur de l'enseignement comme développements, dont certains sont liés à la question de l'organisation syndicale, et voir comment les syndicats pourront continuer de jouer leur rôle fondamental et de premier plan de défense des questions des travailleurs. Le monde a changé et avec lui beaucoup de choses ont changé. Le Maroc a aussi changé. Car le Maroc fait partie de cette économie mondiale et de cette mondialisation au sujet de laquelle nous pourrons dire beaucoup de choses. Nous pourrons la critiquer, mais de toute façon, elle est en cours et nous en faisons partie et aussi le Maroc. A son tour, le Maroc connaît un ensemble de changements liés à l'émergence du numérique. Aujourd'hui, 25% de l'économie mondiale est organisée autour de l'économie numérique. Je ne vais pas entrer dans ces détails, mais le secteur des finances avec ses nouveautés liées au numérique, le travail à distance, qui a fait apparaître de nouvelles choses à ce niveau et constitue une grande partie des formes de travail, les nouveaux métiers et les startups… » « Face à tout ceci, le Maroc n'y assiste pas comme spectateur mais il le vit actuellement et nous aussi, pour notre part, nous le vivons. Par conséquent, nous ne traitons plus de questions liées aux mondes de l'industrie, des services, de l'agriculture ou de la fonction publique sous toute ses formes, mais il y a des expressions et des formes nouvelles de travail qui nous posent de grands défis. Sans parler de la question liée au secteur informel que connaît le Maroc depuis des lustres et qui a ses propres règles et qui est rarement organisé. C'est ainsi que j'exprime mes remerciements à nos camarades de l'Union Marocaine du Travail, de la Confédération Démocratique du Travail et du milieu universitaire qui vont apporter, avec nous, leurs contributions à ce niveau. Car nous voulons, avec vous, apporter des réponses, trouver des formules et sortir de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Parce que nous ne devons plus nous contenter de poursuivre ce que nous faisions jusqu'à maintenant. Plusieurs formes et expressions pourraient survenir et dépasser ce que nous entreprenons. Les formes et les relations de productions ont changé, mais, bien entendu, ceci ne signifie pas que la question de l'exploitation, qui a toujours été à la base de notre traitement des problématiques liées au monde du travail et des formes organisationnelles à travers lesquelles nous devions agir à ce niveau, a disparu. Cette question nous interpelle aujourd'hui et nous impose des formes qui ne sont plus, probablement, liées seulement au capital, à la domination du capital, aux groupes privilégiés ou aux exploiteurs, aux classes bourgeoises ou à celles qui dominent les secteurs industriels, ou aujourd'hui les secteurs de la finance. Il y a là aussi, peut-être, des questions philosophiques concernant la relation de l'homme à la machine et aux technologies. De nombreuses questions existent à ce niveau. Il y a, peut-être, une nouvelle forme d'exploitation. Peut-être que nous la regardons sous l'angle de la libération, en ce sens que l'homme pourrait travailler à travers un appareil tout en restant à son domicile, mais en même temps, peut-être, qu'il subit une forme d'esclavage de la part de cet appareil sans qu'il dispose d'un interlocuteur humain direct. Plusieurs interrogations subsistent ainsi à ce niveau. Bien entendu, à ce niveau, la question essentielle est de préserver la dignité de l'homme, son rôle et le caractère humain qui doit prévaloir dans toute société et les capacités pour la défense des intérêts des travailleurs, laquelle passe nécessairement par les organisations syndicales. Nous avons toujours posé des questions concernant la nécessité de l'unité syndicale et, au moins, de l'unité de l'action syndicale. Aujourd'hui, nous assistons, non seulement à une action syndicale multiple ou multiforme que nous puissions approcher de manière positive, mais d'autres formes qui font leur apparition. Comment peut-on les appeler : action spontanée ? Action provisoire ? Action conjoncturelle liée à une catégorie précise ? Ou autres ? Autant de grandes questions qui nous interpellent. Je voudrais conclure par des interrogations: il y a des questions qui se posent pour nous, en tant que acteurs politiques, et qui sont liées à la forme de notre action militante, comme partis politiques, et à la manière dont nous devons répondre à toutes ces questions avec les formes organisationnelles que nous adoptons dans notre relation avec ce monde, celui du travail, avec les institutions, dans nos relations au sein des institutions, dans l'action sur le terrain et ce que nous appelions jadis l'action de masse. Je ne voudrais pas faire de provocation, car je connais la position des syndicats, mais de toutes les façons c'est une des questions qui se posent. Nous, dans les partis politiques, nous avions accepté à un moment d'aller vers la réglementation par une loi qui organise notre action. C'est une question qui pourrait nous préserver comme elle pourrait avoir un impact négatif sur nous par certains aspects car elle en limite le cadre et le délimite clairement. Mais en même temps, au moins, elle pourrait prémunir contre les expressions qui pourraient ne pas convenir à l'action politique. Cette question n'interpelle-t-elle pas les syndicats ? C'est une question essentielle, et nous ne pouvons, à ce sujet, que vous accompagner, surtout les organisations syndicales amies et qui nous sont chères. Lorsque nous voyons certains développements, non pas du point de vue du patronat, du gouvernement ou d'autres encore, une question fait jour concernant un point prévu dans la Constitution, à savoir, le droit de grève. Nous sommes, bien entendu, avec le droit de grève, avec la nécessité de son exercice, avec la nécessité de le préserver, mais dans quel cadre et comment, pour défendre les travailleurs. Pour que les choses soient claires, il s'agit de questionnements auxquels nous voulons essayer de trouver des réponses communes et, peut-être, parmi ces réponses est que nous devons intensifier notre action commune à divers niveaux et coordonner davantage nos efforts afin de venir à bout de toutes ces situations difficiles.