Le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G77 et la Chine à La Havane Par Javier Domokos Ruiz, ambassadeur de Cuba à Rabat Les 15 et 16 septembre, et sous le thème : « Les défis actuels du développement : rôle de la science, de la technologie et de l'innovation » s'est tenu à La Havane le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G77 et la Chine avec des résultats extrêmement positifs. Ce fut un grand succès. Ci-dessous, je partage un groupe d'idées avec les principaux résultats du sommet. La Havane a accueilli des représentants de haut niveau de 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, 46 pays d'Afrique, 34 pays d'Asie et 3 pays d'Europe. Plus de 1300 participants venus de 116 pays et de 12 organisations, agences et programmes des Nations Unies y ont participé. Le G77 ne s'est pas réuni au plus haut niveau depuis longtemps. Au total, 31 chefs d'Etat et de gouvernement, 12 vice-présidents, un grand nombre de ministres de différents portefeuilles et de nombreux autres hauts dignitaires ont été accrédités. Vingt-trois ans se sont écoulés depuis le premier Sommet historique de La Havane et 18 ans depuis le deuxième Sommet du Sud au Qatar. Les résultats du Sommet montrent qu'il s'agissait d'un événement nécessaire et urgent. Un débat de fond approfondi, sérieux et orienté vers l'action a eu lieu, auquel ont participé plus de 100 chefs de délégation. Les défis auxquels sont confrontées les nations du Sud et les solutions aux conséquences néfastes de l'actuel ordre économique international injuste ont été discutés de manière réaliste. Les effets de la crise multidimensionnelle mondiale ont suscité une inquiétude générale : augmentation de la pauvreté, augmentation du nombre de personnes affamées, flambée des prix due à une inflation galopante, multiplication des catastrophes climatiques. Le Secrétaire général des Nations Unies lui-même, António Guterres, l'a dit très clairement dans son intervention : » Le monde est en train de décevoir les pays en développement « . Lors de ce rendez-vous à La Havane, les membres du G77 ont clairement indiqué que le Groupe ne resterait pas les bras croisés face à la grave situation actuelle. Ce n'était pas un sommet diplomatique, ni un protocolaire, c'était un rendez-vous pour l'action pratique et une plate-forme pour faire avancer la réalisation des objectifs de développement durable. Le Sommet a été également un important stimulant pour le développement de la coopération Sud-Sud. La réunion a mis l'accent sur la nécessité d'une réforme urgente et profonde de l'architecture financière internationale, qui permettrait aux nations du Sud d'avoir un accès équitable aux financements nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable. Les mesures coercitives unilatérales prises contre plusieurs membres du groupe ont été vigoureusement condamnées. Les membres du groupe se sont engagés à redoubler d'efforts pour exiger l'élimination de ces mesures contraires au droit international et à la Charte des Nations Unies. De nombreuses délégations ont vigoureusement rejeté le blocus imposé à Cuba par les Etats-Unis et ont demandé que notre pays soit exclu de la liste des Etats qui parrainent le terrorisme. La Déclaration finale adoptée reflète les principaux thèmes abordés et les actions pratiques convenues. Elle est un guide pour l'action du G77 et la Chine. La Déclaration finale a été approuvée telle qu'elle a été publiée, mais à la suite des débats, il a été décidé d'incorporer un nouveau paragraphe dans le texte avec une mention de solidarité envers le Maroc et la Libye, qui ont subi des pertes regrettables en vies humaines et matérielles, résultat des catastrophes naturelles. Lors de cette Sommet stratégique, le Groupe est sorti plus uni, plus fort et il est parvenu à formuler des positions à un moment crucial, juste avant le début du Segment de haut niveau de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York. Le Sommet de La Havane ouvre également la voie au troisième Sommet du Sud à Kampala, en Ouganda. Ce rendez-vous a confirmé la solidarité, l'admiration, le respect et l'affection de la communauté internationale à l'égard de Cuba, qui reconnaît sa résilience et son inventivité face au blocus criminel. C'était un sommet austère, sans luxe ni gaspillage. Il a été organisé avec un minimum de ressources en raison des graves contraintes financières et matérielles que connaît notre pays, dans un contexte de blocus qui s'est intensifié à des niveaux sans précédent. C'était quand même un rendez-vous très productif. De nombreux remerciements ont été adressés au peuple cubain pour son hospitalité, à Cuba pour son leadership et la conduite avisée de la présidence du G77, ainsi que pour la vocation solidaire et humaniste de la Révolution. Nous apprécions vivement ces expressions de soutien à Cuba.