Les travaux de la conférence de haut niveau du Groupe des 77 et la Chine débutent aujourd'hui au Palais des Congrès de Marrakech. Les pays riches et les ONG sont des invités de marque de ce grand événement. C'est une réunion d'une grande importance qui se tient à partir d'aujourd'hui à Marrakech. Présidée par le Maroc, les pays riches ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales participent pour la première fois aux travaux du Groupe des 77 et la Chine. Sans oublier la participation habituelle des principales agences de l'ONU. Cette année, c'est l'administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mark Malloch Brown qui assistera à la Conférence, ainsi que le Secrétaire général de la CNUCED, M. Rubens Ricupero et M. Jacques Diouf, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Commerce inter-régional, sécurité alimentaire, technologies de l'information et de la communication, éducation et santé, investissement et énergies renouvelables…Autant de questions qui figurent au programme des discussions. Les participants doivent s'atteler en priorité sur la révision de certains programmes d'action en vue de les réactualiser, notamment ceux de Buenos Aires sur la coopération technique entre pays en développement (CTPD) et de Caracas sur la coopération économique (CEPD). À l'ordre du jour de la conférence, figurent également le rééxamen du système général des préférences commerciales entre pays en voie de développement, l'examen des recommandations et décisions du sommet de La Havane, ainsi que la recherche des moyens susceptibles de renforcer la coopération Sud-Sud. Les pays membres du G77 et la Chine devront profiter de cette nouvelle rencontre pour aller au-delà de la simple revendication d'une mondialisation à visage humain. Les participants tenteront de réajuster leur vision de coopération de Sud-Sud face à un contexte mondial complexe. Un contexte caractérisé par une globalisation accélérée des échanges au détriment des économies nationales. En effet, et depuis le lancement des discussions sur la mondialisation dans le cadre de l'Uruguay Round, les pays en voie de développement ont commencé à prendre conscience de l'impératif d'une coordination dans leurs politiques économiques respectives face à l'hégémonie des Etats-Unis et de l'Union européenne au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette dynamique s'est manifestée lors des sommets de l'OMC à Seattle (1999) et Cancun (2003-Mexique), au cours desquels les pays pauvres ont réussi à faire bloc commun contre la libéralisation à sens unique du commerce, en particulier pour les produits agricoles. Une démarche qui s'est confirmée au cours de la réunion préparatoire à la conférence de Marrakech des pays asiatiques du G77, tenue début décembre à Doha. Les participants ont exprimé la solidarité du groupe lors des réunions de l'OMC dont les membres se réunissent depuis hier à Genève pour examiner les possibilités de réactiver le cycle de négociations commerciales multilatérales, après l'échec de Cancun. Les pays en voie de développement auront leur mot à dire. La conférence de Marrakech devra le confirmer.