Mohamed Nait Youssef La ville blanche sera au rendez-vous avec le Salon du livre de l'enfant et de la jeunesse, dont la première édition aura lieu du 15 au 22 septembre prochain. Casablanca a désormais une nouvelle manifestation livresque destinée notamment aux enfants et adolescents. Pour ce faire, le ministère de tutelle a lancé un appel à participation via la plateforme électronique «silej.ma» qui accueillera les demandes des maisons d'édition, mais aussi des établissements spécialisés dans le livre de l'enfant et de la jeunesse. En outre, les inscriptions seront ouvertes jusqu'au 11 septembre prochain. Quid de la littérature d'enfance et de jeunesse au Maroc ? C'est un constat. Au Maroc, les éditeurs spécialisés en littérature d'enfance et de jeunesse se comptent sur les doigts d'une main. Ce Salon pourrait éventuellement donner un nouvel élan à ce secteur de l'édition assez important. «Le Maroc est en retard par rapport aux autres pays parce que normalement il y a un Salon de l'enfant dans tous les pays. J'espère que ce Salon soit vraiment international. C'est-à-dire avec une présence des éditeurs étrangers et non pas représentés par des quelques livres.», nous confirme Nadia Essalmi, fondatrice de la maison d'édition marocaine Yomad, première maison d'édition pour enfants, dans une déclaration à Al Bayane. Pour l'éditrice, ce Salon est une très bonne initiative surtout que le ministère de la Culture a eu la volonté de réaliser cette manifestation souhaitée depuis longtemps. «Certes que ce rendez-vous livresque pourra aussi soulager le Salon de Rabat, mais j'espère que l'organisation sera au rendez-vous et que ça ne sera pas un «Souk». Surtout avec le flux des écoles qui est parfois nocif qu'avantageux. Or, la visite du salon doit être bénéfique aux enfants parce que ce n'est pas une sortie, mais plutôt une visite où les écoliers peuvent apprendre des choses.», a-t-elle révélé. Youssef Garmah, jeune écrivain, libraire et propriétaire de la maison d'édition Agora, basée à Tanger, estime que peut d'éditeurs marocains travaillent actuellement sur la littérature d'enfance et de jeunesse. Le grand nombre des éditeurs qui vont participer à ce Salon, a-t-il indiqué, seront notamment des maisons d'éditions tunisiennes et égyptiennes. « En Egypte par exemple, il y a plus de 170 de maisons d'éditions en la matière.», a-t-il souligné. Par ailleurs, les éditeurs marocains y voient dans ce Salon, un nouveau départ pour une production livresque dont la roue a eu du mal à tourner. « J'encourage cette initiative assez importante, mais il faut que nos éditeurs aillent plus loin dans ce domaine. On ne pourrait importer des livres tout le temps parce qu'on a nos lecteurs et éditeurs.», nous confie Abdelkader Retnani directeur des Editions La Croisée des chemins et président de l'Association marocaine des professionnels du livre (AMPL). Rapprocher l'enfant du livre... Quoi qu'on en dise alors, le Salon du livre de l'enfant et de la jeunesse est une nouvelle fenêtre pour que les enfants et les adolescents renouent avec le livre et l'univers livresque. «L'essentiel c'est de rapprocher l'enfant du livre, c'est qu'il baigne dans une ambiance livresque. Espérons que les enfants puissent faire de cette visite quelque chose d'intéressant. Dans les salons étrangers, on assiste souvent à des classes qui viennent avec leurs enseignantes et enseignants qui font presque un court sur le stand pour donner des informations sur le livre parce que les enfants s'y intéressent.», a précisé Nadia Essalmi. Pourquoi un tel retard ? La production, la diffusion et le manque de spécialistes en matière, entre autres, freinent l'évolution de ce secteur émergeant. «Les charges de la production de livre enfant sont très élevés. Il faut dire aussi qu'il y a un manque d'auteurs et de spécialités dans le domaine. », a expliqué Youssef Garmah. Pour lui, ce salon est une initiative pour donner le goût de la lecture aux enfants. «C'est un pas important parce qu'ils y en a pas beaucoup dans le monde et un nouveau départ qui accompagnera la dynamique culturelle que connait notre pays.», conclut-il.