Mohamed Khalil Valeur d'aujourd'hui, l'Europe et l'Amérique latine dominent le podium du championnat du monde de football. Le vieux continent compte 12 trophées, contre 9 aux Latinos. Rien pour le reste du monde, de l'Amérique du nord à l'Asie, en passant par l'Afrique. Aucune logique à part celle de l'engagement continental des deux grands espaces que sont l'UEFA (Union européenne des associations de football) et la COMBEMOL (Confédération sud américaine de football). La terre latino-américaine est connue, malgré la pauvreté qui s'y étend, par la pratique du football dans la rue. Le Mondial de Qatar est venu chambouler, progressivement, l'ordre établi depuis plusieurs décennies. De petits pays footballistiques, à côté de nouvelles nations néophytes où le football était peu pratiqué, commencent à jouer dans la cour des grands. Plus que cela, ils bousculent les tenants de cet ordre, en leur tenant la dragée haute, voire en les poussant vers l'élimination dès la phase finale. Les exemples de ces « intifadas » sont nombreux. Citons quelques uns : le Japon, l'Arabie saoudite, le Maroc, l'Iran... Les prochains matches peuvent nous procurer bien des surprises, au profit de formations qui n'ont jamais gravi le seuil du premier tour. Deux secrets sont derrière ces performances. De l'autre côté de la Méditerranée, l'argent coule à flots. Ce qui a fait grimper la côte des stars des stades à un niveau jamais atteint, financièrement, au point de défier et mener à mal certains PIB d'Afrique et d'Asie,... Il suffira de comparer ces PIB avec les gains des grandes célébrités et les C.A. des grandes équipes cotées en Bourse comme Manchester United, le Réal, le Barça, Liverpool ou le Bayern Munich, sans parler du PSG et d'autres … Bien plus lucratifs que des pays pauvres... Aussi, à l'air du temps ambiant, politique et géostratégique, ces « soulèvements » ressemblent, à bien des égards, à la guerre oubliée en Ukraine, à laquelle des puissances footballistiques ne sont pas étrangères ni au soutien tacite au statu quo… Il est vrai qu'il n'est pas aisé d'abandonner sa stature de pays dominant. L'exemple du Qatar, malheureux premier pays éliminé, continue aujourd'hui à être combattu par l'Occident et sa presse téléguidée. Cela donne des ailes et des idées pour un nouveau front financier par qui la démocratisation du football peut arriver. Les progrès du « tiers monde » du football ne manqueront pas de remettre sur la table des négociations les rôles des uns et des autres ainsi que les impératifs du « nouveau monde »... du football et des indispensables redistributions des cartes.