Devant un gouvernement impuissant, les prix de la pompe mettent du feu dans les poches des citoyens décontenancés. En l'espace de quelques semaines, ils ont plus que doublé à des marges vertigineuses. Quasiment, aucun pays au monde n'aurait sévi le calvaire de la flambée tarifaire d'hydrocarbures aussi cruel que le nôtre. Certes, la crise pétrolière flétrit l'ensemble de la planète, en raison du conflit russo-ukrainien qui ne s'est guère limité à une confrontation bilatérale, mais a pratiquement revêtu une dimension géopolitique, à laquelle vient se greffer le traité atlantique, mené par la première puissance mondiale. Cependant, l'explosion démesurée sous le déchaînement duquel s'ébat la moyenne société marocaine défraie toute la chronique, sans que l'Exécutif ne pipe mot. On se contente de rabâcher que cette déflagration torrentielle est universelle, sans prendre des panacées palliatives à même d'atténuer ses effets dévastateurs, à l'instar des pays comme la France ou l'Espagne qui se sont empressées d'y faire face, par des rabais substantiels des marges de gain des sociétés pétrolières et des mesures fiscales en faveur des usagers. Il est à dire que ce débordement ne tardait pas à engranger des répercussions fâcheuses sur la consommation quotidienne, affectant de plain fouet toutes les bourses des populations démunies. On ne comprend alors jamais la démission déconcertante dont fait montre le gouvernement face à cet alarmant état en aggravation permanente, ne serait-ce que s'adresser aux citoyens afin de leur dire à vive voix les tenants et aboutissants de la crise et ses intentions d'y remédier. D'autant plus que son chef détient les «rouages» du marché pétrolier et les centres des décisions à déceler les issues salvatrices, sans parler des revenus éléphantesques, cumulés en période de crise pandémique, en même temps que les franges en souffraient le martyr. Ce mutisme irritant est de nature à susciter le marasme général dans les milieux populaires et à provoquer la colère débordante pouvant mener sans nul doute, à la grève et l'instabilité préjudiciable. «Basta ! On n'en peut plus !», semblent bien s'époumoner les citoyens, sous la fournaise de la pompe, en grimpée à vives allures, alors que l'Exécutif ne fait que casser le sucre sur son dos, par ses déchéances déconcertantes et surtout par ses clabauderies exaspérantes. Depuis déjà son installation, le gouvernement ne s'était point penché sérieusement sur la fameuse question de la Samir, tant au niveau de la raffinerie que le stockage dont l'arrêt permanent fait ravage à l'Etat en la matière, dans le but de maintenir la souveraineté énergétique. Il est bien vrai que cette affaire faisait preuve de mauvaise gestion et finissait par tomber dans l'engrenage de la justice. Nonobstant, l'intervention prompte et ferme du gouvernement en direction de ce secteur vital est prioritaire et ne tolère aucunement ni atermoiement ni dérobade à sa résolution. Personne n'a alors le droit de badiner avec les intérêts suprêmes de l'Etat, encore moins le gouvernement censé veiller au grain à la paix sociale et la stabilité des populations dont le malaise est à son paroxysme. Les rues de villes vibrent déjà aux grondements imminents de manifestants, fort minés par la montée des prix de la pompe et de matières de première nécessité.