Ces derniers temps, on aura, sans doute, pressenti une lueur d'espoir qui se profile à l'horizon. Le sursaut salutaire pour dépasser l'étau qui se resserre sur les souches démunies, semble s'emparer des esprits. Les appels d'alerte de la plus Haute Autorité, en pleine saison caniculaire, centrés quasiment sur les conditions sociales critiques du pays, auront, à coup sûr, ébranlé le cours des événements. De même, le message ferme, adressé à l'élite politique, d'une part et consacré au nouveau modèle de développement, d'autre part, met du zeste dans la feuille de route à entreprendre en direction des couches déshéritées du peuple. Comme par hasard d'ailleurs, le Parti du Progrès et du Socialiste, en sa qualité reconnue d'entité productrice d'idées et d'alternatives, avait tenu, le lendemain du discours solennel à l'hémicycle, son université annuelle lors de laquelle d'éminents experts ont débattu et décortiqué le sujet. Ces conclusions de haute qualité d'analyse serviront assurément, de matière à réflexion à la commission royale qui s'attellera prochainement à la besogne. Dans le même ordre d'idées, on s'attendra, vraisemblablement, à un projet de loi de finances dont le contenu sera investi dans les questions sociales. De fortes injections budgétaires iront dans les secteurs brûlants, tels l'emploi, l'éducation, la santé, l'habitat…La crise sociale qui ne cesse de mettre le pays au bas de l'échelle, est en passe de secouer la stabilité, atout majeur de la Nation, des décennies durant. De surcroît, le pays traverse une panne politique déconcertante dont les retombées fâcheuses ne sont plus un secret pour personne. Au cœur de ces déboires politico-sociaux, le Pouvoir se débat, lui-même, dans un réel malaise que ni l'usage des forces de l'ordre ni le saupoudrage des semi-solutions ne sauront proscrire. En fait, l'approche sociale constitue une panacée inévitable en vue de maintenir la sécurité, renforcer le front interne et, partant, parachever pour de bon, l'intégrité territoriale. Il faut bien dire que le pays n'a fait, pendant des années, que tamiser cette réalité substantielle qui, à la longue, s'est avérée amèrement complexe. Cependant, il faut reconnaître que cette impulsion sociale, quoique fortement judicieuse pour atténuer les affres de la vie des citoyens les plus défavorisés, demeure encore insuffisante pour enrayer l'échec social. Il est bien vrai que les fonds qui seront débloqués à l'adresse des secteurs sociaux les plus handicapés, amélioreront sans nul doute, la vie quotidienne des populations. Cependant, ils ne pourront nullement chasser, dans la source, la problématique de la déchirure sociale qui entrave le développement du pays.Le problème est bien ailleurs et n'est guère une question de budget à injecter ! Il s'agit, avant tout, des déficits fatals en matière de gouvernance dans les rouages de l'Etat, de disparités sociales et territoriales, de prolifération de la corruption et de la dépravation, de l'impunité en faveur des bonnets de la haute sphère, du monopole des richesses par une minorité rentière, de la dérobade des obligations fiscales, de la défaillance du secteur de la justice, de la profusion des pratiques malsaines à l'administration, de la non fonctionnalité des institutions…C'est là où le bas blesse ! La réforme volontariste de tous ces domaines résoudrait la problématique sociale, d'une manière organique, sans recourir à des interventions spéciales.