La dernière enquête de conjoncture de Bank AL Maghrib annonce globalement une évolution positive du climat des affaires au terme du troisième trimestre de l'année en cours. A l'exception des industriels des secteurs mécaniques et métallurgiques qui jugent défavorable la conjoncture actuelle, les pronostics des opérateurs des autres branches d'activité prédisent un bon climat des affaires qui devrait se maintenir d'ici à fin 2010. L'enquête révèle par ailleurs que trois grands facteurs ont négativement impacté le niveau de production. Il s'agit en l'occurrence de la faiblesse de la demande, de l'accroissement de la concurrence et du renchérissement des coûts des intrants. Pour le troisième trimestre consécutif, le climat général des affaires est considéré globalement bon pour 46% des industriels contre 39% qui l'ont jugé moyen et 15% qui l'ont considéré médiocre. Ce jugement , indique l »analyse de l'Institut d'Emission est partagé par les opérateurs dans l'ensemble des branches, à l'exception de ceux des industries mécaniques et métallurgiques qui anticipent un climat défavorable des affaires. Ainsi, en termes d'approvisionnement, près de 92% des entreprises ont estimé que l'approvisionnement a été normal durant le deuxième trimestre 2010, alors que 8% ont éprouvé des difficultés d'approvisionnement, soit un solde d'opinion négatif de 8%. Cette situation a concerné toutes les branches, à l'exception des industries électriques et électroniques. Quant au niveau des stocks détenus par les entreprises, il est jugé supérieur à la normale dans l'ensemble, recouvrant un niveau inférieur à la normale dans les industries du textile et du cuir, un niveau normal dans les industries chimiques et parachimiques et un niveau supérieur à la normale dans les autres branches. Selon BANK Al Maghrib, l'effectif employé a connu une stabilité d'un trimestre à l'autre avec, toutefois, une baisse des effectifs dans les industries mécaniques et métallurgiques et une stagnation dans les industries chimiques et parachimiques. La stabilité des effectifs devrait persister au titre du troisième trimestre. Climat social calme 91% des entreprises enquêtées ont qualifié de calme le climat social au cours du deuxième trimestre 2010. En revanche, 9% l'ont estimé tendu, en hausse de quatre points de pourcentage d'un trimestre à l'autre. Selon les résultats de l'enquête, le coût unitaire de production a augmenté au cours du deuxième trimestre 2010, avec un solde d'opinion de 24%. Cette progression a concerné l'ensemble des branches, particulièrement les industries agroalimentaires et les industries électriques et électroniques. Par composante, la hausse des coûts unitaires de production a été tirée par le renchérissement des matières premières non énergétiques avec un solde d'opinion de 35% et dans une moindre mesure, par l'augmentation des coûts salariaux avec un solde de 20%. Au niveau sectoriel, les coûts des matières premières et les coûts salariaux ont constitué les deux principales sources d'augmentation du coût unitaire de production dans toutes les branches, sauf dans les industries du textile et du cuir, pour lesquelles, les coûts financiers ont été identifiés comme étant le second facteur de hausse des coûts. Entraves au développement de la production Selon l'opinion des chefs d'entreprises, la faiblesse de la demande, l'accentuation de la concurrence et le renchérissement des intrants ont constitué, par ordre d'importance, les principales entraves au développement de la production. Les résultats de l'enquête font ressortir que la situation de trésorerie au cours du deuxième trimestre 2010, était normale pour 73% des entreprises et inférieure à la normale pour 26%, soit un solde d'opinion de -26% contre -33% le trimestre précédent. Cette situation a concerné toutes les branches, particulièrement les industries du textile et du cuir et les industries mécaniques et métallurgiques. La situation de la trésorerie des entreprises a été affectée essentiellement par les difficultés de recouvrement et par les charges non financières, qui ont particulièrement pesé sur les industries agroalimentaires et les industries du textile et du cuir. Un accès au financement bancaire difficile Les dépenses d'investissement réalisées ont augmenté au deuxième trimestre 2010, dans l'ensemble des secteurs. A l'exception des industries chimiques et parachimiques et des industries du textile et du cuir, pour lesquelles les opérateurs ont indiqué respectivement une quasi stagnation et une diminution des investissements, les autres branches ont connu une hausse de ces dépenses. À brève échéance, les industriels tablent sur la poursuite de l'augmentation des investissements. Concernant la structure du financement des investissements envisagés à court terme, l'autofinancement vient en première place avec 61% du montant investi, suivi du crédit bancaire avec 25% et du crédit bail avec 9%. L'augmentation de capital vient en dernière place avec 3%. L'accès au financement bancaire a été jugé difficile au cours du deuxième trimestre 2010 avec un solde d'opinion négatif de 16%. Au niveau sectoriel, l'accès au financement bancaire a été considéré facile dans les industries électriques et électroniques, tandis qu'il a été jugé difficile dans les autres branches. Les entreprises enquêtées estiment qu'au cours de la période sous revue, le coût de crédit a augmenté dans l'ensemble des secteurs, à l'exception des industries électriques et électroniques.