Nabil EL BOUSAADI D'après les premiers résultats des élections législatives qui ont eu lieu ce samedi en Islande sur les 63 sièges que compte l'Althing, le Parlement islandais, qui est l'un des plus anciens d'Europe puisqu'il a été fondé en 930, 33 sièges seraient revenues aux femmes. Avec un tel score – à savoir, 52,3% de femmes sur l'ensemble des parlementaires – l'Islande serait donc devenue le premier pays à avoir franchi la barre symbolique des 50% et à dépasser la Suède dont le parlement compte 47% de députées. Mais si cette information avait rapidement fait le tour du monde, la fausse joie n'a été que de courte durée, malheureusement, car après que l'Islande ait cru, ce dimanche, pendant quelques heures, qu'elle était devenue le premier pays du vieux continent dont le Parlement est dominée par les femmes, le recomptage des voix effectué en fin de journée a révélé que la part des sièges occupés par les femmes n'est pas celle précédemment annoncée mais, en réalité, inférieure à 50%. Le nouveau comptage des voix effectué dans une des six circonscriptions du pays ayant révélé que 3 femmes ont perdu le siège qu'elles pensaient avoir gagné, ces dernières n'occuperaient donc que 30 sièges dans le nouveau Parlement islandais qui en compte 63 et ne constitueraient, en conséquence, que 47,6% du total des députés. Mais quelque soit le résultat de ce dimanche, force est de reconnaître qu'en matière de « cause des femmes », l'Islande, qui compte aujourd'hui 370.000 habitants, a toujours été à l'avant-garde. Ainsi, après que le pays ait été fortement secoué, en Octobre 1975, par une grande grève féminine inédite à travers laquelle les islandaises avaient demandé de meilleures salaires et une plus grande place dans la gestion des affaires de l'Etat, Vigdis Finnbogadottir, était devenue, dès 1980 et à l'issue d'élections démocratiques, la première Cheffe de l'Etat islandais. Dirigé, depuis 2017, par la Première ministre Katrin Jakobsdottir dont la bonne gestion de la pandémie de Covid-19 n'est pas passée inaperçue, l'Islande qui a mis en application, en 2018, une loi avant-gardiste sur la parité salariale est, depuis douze années consécutives, en tête du classement du Forum économique mondial en matière d'égalité femmes-hommes. Mais, il y a lieu de signaler que, d'un autre côté, les élections législatives de ce samedi ont conforté la majorité de l'alliance gauche-droite, au pouvoir depuis 4 ans, en lui octroyant 37 sièges et en la mettant en position de force ; ce qui lui confère la possibilité de former une coalition différente avec d'autres partis que les Gauche-Verts de la Première ministre de gauche écologiste qui a perdu du terrain et qui, avec 8 sièges, se trouve fortement fragilisée. Enfin, s'il est indéniable qu'avant le coup de théâtre auquel a donné lieu le recomptage des voix, les gens s'étaient félicités, aussi bien en Islande que dans les chancelleries du monde entier, de voir ce petit pays de 370.000 habitants entrer dans l'histoire politique européenne comme étant le premier Etat du vieux continent où le nombre des femmes ayant décroché un siège de députée au Parlement a dépassé la barre symbolique des 50%, il y a de très fortes chances pour que la prochaine fois soit la bonne. Alors, attendons pour voir...