Charte de l'investissement. Bilan et perspectives    CNSS. Dernière chance pour les entreprises débitrices    Kings League : Le Maroc file en demi-finale après une victoire à l'arrachée contre les Etats-Unis    Morocco reaches Kings League semis with penalty win over US    « Pour la garantie de l'exercice du droit constitutionnel de grève »    Le Polisario compte ses jours    Maroc : Des associatifs condamnés pour détournement de fonds destinés à la lutte contre l'abandon scolaire    Canada : Justin Trudeau contraint à la démission    Une délégation de sénateurs français salue l'élan de développement à Dakhla    Abdellatif Ouahbi s'entretient avec l'ambassadrice du Danemark à Rabat    Snow-clearing efforts restore traffic on Targuist-Chakrane road in Al Hoceima province    Morocco's Social Security Fund announces openings for debt settlement initiative    Le Maroc plaide pour renforcer les usages de l'IA dans l'enseignement    Les autoroutes marocaines confrontées à des défis financiers, humains et infrastructurels majeurs, selon un rapport parlementaire explosif    Métapneumovirus humain: le professeur Afif s'élève contre les fausses informations    Abercrombie & Kent dévoile un nouvel itinéraire de voyage de luxe au Maroc pour 2025    Au MMVI, Chaïbia Tallal/CoBrA au croisement des Libertés et des affinités artistiques    « Les amoureux de Moulay Idriss Zerhoun »    Tiznit célèbre le Nouvel an amazigh    Liverpool répond à Elon Musk qui souhaite racheter le club    DGAPR : Les prisons marocaines recensent 41 cas de rougeole    Le départ de Trudeau signifie-t-il la fin du rêve canadien pour les Marocains ?    Assaad Bouab à l'affiche de la série franco-galloise "Minotaur" aux côtés de Natalie Dormer    Le Maroc accueille le Green Impact Expo & Summit 2025    Près de 89,8 MMDH de levées de fonds à fin novembre 2024    L'Académie du Royaume du Maroc réalise un documentaire audiovisuel sur l'art du Malhoun    Botola D II: Aujourd'hui la J13, dimanche prochain la J14 (Programmes)    Arabie Saoudite. Quart de finale. Coupe du Roi : Benzema vainqueur de Bounou après les TAB    Réunion de suivi des travaux d'aménagement du Grand stade de Tanger    Déclarations du 4e trimestre 2024 : panne sur le site des autoentrepreneurs    Diplomatie : Talbi Alami et Bourita à Accra    Sao Tomé-et-Principe. Le président limoge le gouvernement    L'Indonésie rejoint le bloc des BRICS    Guerre d'influence : La France face à la 5ème colonne algérienne [INTEGRAL]    Aide humanitaire au Liban: L'ONU a besoin d'un financement supplémentaire de 371 millions de dollars    Canada: L'Ontario renforce la surveillance à la frontière avec les Etats-Unis    Séisme en Chine: 400 personnes secourues, les recherches continuent    Ghana. John Mahama prête serment    Chambre des conseillers: Présentation du PL modifiant la loi relative à l'AMO et d'autres dispositions spécifiques    Mines: De nouvelles ressources d'argent à haute teneur révélées à Zgounder    Real: Vinicius suspendu en Liga mais présent, ce jeudi, en Supercoupe !    Didier Deschamps quittera l'équipe de France après la Coupe du monde 2026    Industries culturelles et cinéma : Le Maroc veut passer à la vitesse supérieure    Edito. Blockbuster ou navet pitoyable ?    Chambre des conseillers : présentation du projet de loi modifiant et complétant la loi relative à l'AMO et d'autres dispositions spécifiques    La CAF augmente les primes du CHAN 2024 : 3,5 millions de dollars pour le vainqueur    La Bourse de Casablanca ouvre dans le vert    Remise gracieuse aux entreprises débitrices : ouverture exceptionnelle des perceptions de la CNSS en fin de semaine    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des résultats prometteurs sur la voie d'un vaccin «universel» contre les coronavirus
Publié dans Albayane le 09 - 03 - 2021

Entretien avec le Pr. maroco-américain Lbachir BenMohamed
Propos recueillis par Omar Achy (MAP)
A la faveur d'une dizaine de vaccins, développés en un temps record, la campagne de vaccination s'accélère aujourd'hui pour résorber la pandémie de Covid-19. Le rythme de cette opération est néanmoins inégalé entre les pays riches et pauvres et la multiplication des variants inquiète.
Dans son laboratoire d'immunologie cellulaire et moléculaire, affilié à l'Université de Californie Irvine (UC Irvine), le Professeur maroco-américain Lbachir BenMohamed et son équipe offrent une réelle lueur d'espoir: développer un vaccin «universel» contre les différents types de coronavirus, y compris ceux qui n'ont pas encore fait l'objet de recherches ou qui n'ont même pas été découverts. Ce vaccin est autrement connu sous le nom anglo-saxon «Pre-emptive Pan-Coronavirus Vaccine».
L'immunologiste est à la phase des essais précliniques en laboratoire, testant son vaccin 24/7 sur des animaux de laboratoire.
Vu les résultats encourageants récemment obtenus, l'équipe du Professeur BenMohamed est convaincue qu'un vaccin préemptif va voir le jours dans les prochains mois et constituerait un pas important pour juguler l'épidémie courante de COVID-19, mais aussi les épidémies de coronavirus mortelles qui risquent d'apparaître dans les prochaines années.
Si ces épidémies impliquent à l'avenir d'autres souches du coronavirus qui vont émerger de la chauve-souris, tout comme la souche SARS-CoV-2 originaire de la chauve-souris et transmise à l'homme via le pangolin, il y a de fortes chances que d'autres variants vont se transmettre à l'homme par des animaux intermédiaires, comme le pangolin, le chameau...
Les résultats précliniques prometteurs du vaccin coronavirus universel développé par l'équipe du professeur BenMohamed sont scrutés de près par la communauté scientifique mais aussi les médias américains qui le sollicitent constamment. Jusqu'à début mars courant, l'actuelle pandémie a déjà coûté la vie à plus d'un demi-million d'Américains sur plus de 2,5 millions de fatalités à travers le monde.
Après le SRAS-CoV qui a émergé en Chine en 2003 et le MERS-CoV qui est apparu en Arabie Saoudite en 2012 et aujourd'hui le Sars-Cov-2, «il y aura certainement d'autres coronavirus similaires, et la question n'est pas +si+ mais +quand et où+ une autre pandémie liée au coronavirus se produira», souligne l'immuno-virologiste dans un entretien à la MAP à Washington DC. Détaillant la particularité de ses travaux, diapositives à l'appui, le scientifique originaire de la localité de Tagante-Talmaadert, relevant de Bouizakarne, dans la province de Guelmim, précise: «notre vaccin n'est pas seulement focalisé sur la protéine virale Spike (qui est la clé qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer dans notre corps, NDLR) mais il utilise d'autres protéines du virus» pour déclencher une réponse immunitaire.
Le Coronavirus se décline en 25 protéines structurelles et non structurelles, en plus de la protéine Spike qui se trouve à la surface du virus lui donnant une forme de couronne (d'où le nom du Coronavirus).
Après avoir expliqué le fonctionnement des différents vaccins actuellement approuvés à travers le monde, le chercheur a détaillé la nature des études menées avec son équipe sur les différents variants du coronavirus existant ainsi que les virus qui sont aujourd'hui «parqués» chez de la chauve-souris et qui vont certainement être à l'origine, selon les scientifiques, de future émergences et transmissions à l'homme via des animaux intermédiaires inconnus, à découvrir dans les années ou les décennies à venir.
Le vaccin universel est conçu pour «protéger contre SARS-CoV-2, le virus de la pandémie d'aujourd'hui, mais aussi contre les pandémies à venir parce qu'il contient des séquences des virus isolés de la chauve-souris ainsi que les séquences des virus isolés du pangolin, de la civette, du vison, du chameau et l'homme», explique le Pr. Ben Mohamed.
Il a assuré qu'un tel vaccin universel sera aussi efficace contre les variants actuels (anglais, brésilien, californien et autres japonais ou sud-africain) car ce vaccin inclut des séquences très conservées (donc non mutées) de ces variants.
Et pour cause, le vaccin universel qui contient tous les variants des déterminants antigéniques (épitopes) reconnus par le système immunitaire humain, est conçu «non seulement pour induire des anticorps mais aussi des lymphocytes T», en référence aux globules blancs dont le rôle est la défense immunitaire de l'organisme face aux agressions infectieuses à la faveur de trois «freins» en mesure de stopper le virus.
Il aligne ainsi les éléments que les différents virus ont en commun et essaie de développer un vaccin qui inciterait le système immunitaire à répondre à ces aspects communs.
Soulevant par ailleurs l'autre défi, maintes fois rappelé par l'OMS, en l'occurrence la livraison des doses partout dans le monde pour vacciner massivement afin de pouvoir vaincre la pandémie, le professeur Ben Mohamed évoque un autre projet innovant sur lequel il travaille avec son équipe: la vaccination par des patchs similaires au fonctionnement des patchs à la nicotine destinés à
«Au laboratoire, nous avons utilisé des patchs contenant la dose de notre vaccin sur le dos de la souris. Les résultats montrent que ces patchs sont largement suffisants» pour favoriser l'immunité, ce qui constituera, selon lui, une fois approuvés à l'utilisation, un «tournant majeur» dans le système de distribution des vaccins pour tous et à moindre coût, même dans des zones reculées qui manquent d'infrastructures hospitalières.
Particulièrement fier et attaché à ses origines, le professeur marocain, qui suit de près la campagne de vaccination au Maroc, a tenu à saluer l'énorme travail déployé sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI pour d'abord se procurer les millions de doses suffisantes pour vacciner la population et pour réussir la campagne de vaccination en vue d'atteindre l'immunité collective.
«Le Maroc a fait un saut très important en termes de vaccination. Et il est important d'encourager tout le monde à se faire vacciner, le vaccin étant sûr et efficace et constitue le seul moyen pour sortir de l'épidémie et rouvrir totalement l'économie», a-t-il plaidé avant d'indiquer qu'au rythme actuel, il est possible pour le Maroc d'atteindre l'immunité collective d'ici août, soit en même temps qu'aux Etats-Unis.
Et de conclure sur son engagement à se joindre à toutes les compétences marocaines, à la fois au Maroc et à l'étranger, pour mettre en place un «Institut de vaccinologie et d'immunothérapie au Maroc, en mesure de produire des vaccins 100% marocains et garantir l'autosuffisance dans ce domaine».
Pour le professeur Ben Mohamed, «nous serons certainement confrontés à d'autres pandémies à l'avenir. Un tel Institut marocain développerait non seulement des vaccins contre les COVID mais aussi contre la grippe et toutes autres maladies infectieuses. Il développerait aussi des anticorps monoclonaux pour traiter les cancers et maladies auto-immunes au Maroc».
«Un tel institut de vaccinologie nous permettra d'être prêts et de disposer de nos propres vaccins au Maroc à moindre coût sur place et ne plus dépendre de l'étranger», a-t-il dit.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.