Az-Eddine Nozhi signe son deuxième recueil de nouvelles, « Le Captif de Mazagan », après un premier récit « Du lundi et d'autres jours », paru en 2016, composé de dix nouvelles, d'apparence autonome, mais très liées grâce à la présence d'un narrateur omniscient et témoin de vies multiples et variées. L'enfant se présente comme un œil se promenant aisément entre les âges pour raconter la vie d'une famille ouvrière de Khouribga. Et c'est cette même vie ouvrière qu'on retrouve dans « Le Captif de Mazagan ». La poésie se mêle au roman, à la peinture et à la sculpture pour décrire des vies mouvementées par endroits et par moments de la ravissante cité de Mazagan. Un narrateur, encore une fois, omniscient et omniprésent, se promène dans le passé et le présent de Mazagan, mêlant les âges et les époques, les ruelles anciennes et les boulevards modernes de la cité du brouillard. Le Mellah côtoie le quartier d'Elkalâa, ou encore Mouilha qui s'érige majestueusement dans l'imaginaire du protagoniste près de Souk Elhamra... C'est une topographie fictive qui fait face à l'architecture moderne de la ville, une architecture qui par moments se trouve sans goût. « Le Captif de Mazagan » est une autre page de cette belle ville où Az-Eddine Nozhi raconte peut-être sa propre captivité. Abdelmoula Zadi