Comme précédemment annoncé, l'épée de Damoclès s'est bel et bien, abattue sur le cou du directeur du CHR Hassan II d'Agadir. La décision de l'éviction était déjà prise en aval, bien avant le verdict du rapport de la commission d'inspection qui avait résidé par intermittence, plus d'un mois d'affilée. Il eut été précipitamment, paraphé par le ministre, alors qu'il séjournait à la capitale du Souss, à l'occasion de la visite royale. On en finissait d'une façon expéditive, sans nullement se plier à la procédure légale et décente, car on voulait mettre fin à une besogne par les moyens les plus basses, profitant du séjour royal et la bienséance y afférente. En fait, le limogeage était si hâtif qu'on s'empressa de divulguer la lettre de licenciement, non sans préméditation, à un site, connu pour sa haine hargneuse contrela formation politique à laquelle le médecin chef de l'hôpital adhère, avant même que ce dernier ne reçoive le document. La règle de l'art veut que le rapport d'inspection ait le temps requis en phase de rédaction et soit transmis à l'intéressé pour réponse aux éventuelles remarques, bien avant que le jugement final ne tombe. Il est alors clair telle l'eau de roche, que les dés étaient jetés dès le débarquement de la commission sur les lieux. La question n'avait rien de technique ni d'administratif, mais, revêtirait, sans nul doute, un aspect plutôt politicien dont le mis en cause serait la cible, à l'instar de ses prédécesseurs, cloués au pilori. La liquidation des derniers mohicans du secteur de la santé se poursuit avec une telle acrimonie qu'on voulait exterminer cette «race pure» qui dérangeait tant les barons du domaine. Hier, ce furent Louardi, puis Doukkali, Bakkali et bien d'autres encore. Aujourd'hui, c'est Errimani qui, à coup sûr, fait les frais d'une volonté ferme de continuer la réforme de ce service vital, infesté malheureusement, par le mal chroniques de la dépravation. On rappellera l'attitude déterminante du Pr Louardi qui s'opposait farouchement aux «dinosaures» de l'industrie pharmaceutique, au point de se faire escorter par les agents de sécurité, de crainte de se faire agressé, comme ce le cas à l'hémicycle. On reprochera aussi au directeur destitué, cette intransigeance en matière de service, donnant l'exemple à cet égard, en mettant la main à la pâte au bloc opératoire, en étant un chirurgien de renom. A cet effet, il oblige ses collègues à opérer les patients à tout moment, même la nuit absorbant ainsi les longues attentes, y compris celles du centre d'oncologie d'à côté. Cette mesure, pas toujours agréable pour les malveillances, avait foncièrement combattu les soudoiements complices avec les cliniques qui se frottaient les mains face aux nonchalances juteuses de l'hôpital. De surcroît, le relèvement notoire de la qualité des prestances, revues à la hausse à une cadence marquantes, défiant la moyenne nationale, a fini par susciter des réactions vindicatives à son égard. Maintes voix s'accordent à dire que ces démarches n'ont pas été du goût du lobby des cliniques privées à Agadir qui ont vu leurs intérêts, de plus en plus, en danger. On ajoutera à cette rigueur, son comportement fluide avec l'ensemble du personnel et surtout sa profonde maitrise de la problématique de la santé, ainsi que sa vision perspicace des panacées à porter pour sa progression. Ces faits ont dû agacer les réactionnaires du système et, partant, expliquer son renvoi arbitraire. Le secteur de la santé dans la région Souss Massa en accuse un coup de tonnerre, puisque l'un de ses patriotes de grand cœur en paie les pots cassés pour ses luttes sans merci de son éclosion. Et dire qu'on se plaint de son déclin perpétuel!